
L'idylle entre Snap (la maison mère de Snapchat) et Wall Street a fait long feu. Vendredi, le titre de l'application aux messages et vidéos éphémères s'est effondré de plus de 14 %, touchant son point le plus bas depuis son entrée en Bourse en mars. En cinq mois et demi, sa capitalisation a fondu de 55 %, à 14 milliards de dollars, très loin de son sommet (31,8 milliards) - une chute due, en partie aussi, à l'effet mécanique de la fin du lock-up fin juillet.
A 11,83 dollars, l'action de Snap évolue désormais largement en dessous de son prix d'introduction en Bourse (17 dollars). « Snap n'a aucune donnée fondamentale favorable. Le titre vaut 12 dollars, et en étant généreux », a taclé l'analyste Trip Chowdhry, de Global Equities Research, dans une note publiée après les résultats. Pourquoi un tel désamour ? Pour la deuxième fois d'affilée, la société californienne a publié des résultats trimestriels décevants jeudi dernier. Lourde perte, chiffre d'affaires en deçà des prévisions des marchés financiers, croissance du parc d'utilisateurs qui ralentit (voir ci-dessous) : la firme au petit fantôme n'a pas su dissiper les doutes sur sa capacité à franchir un cap dans les mois et années à venir. « Nos développements sont encore récents, en particulier notre plate-forme en self-service [visant davantage le marché des petites et moyennes entreprises, NDLR] », a justifié Evan Spiegel, cofondateur et PDG de la société (lire ci-dessous), arguant également que les plus gros annonceurs dépensent de plus en plus sur Snapchat. Il y a dix jours, le géant de la publicité WPP a confirmé qu'il allait doubler, cette année, ses achats d'espaces sur l'application, à 200 millions de dollars. Mais ce montant demeure encore à des années-lumière de ceux alloués, lors de la même période, par le groupe de Martin Sorrell à Google (6 milliards) ou à Facebook (2 milliards). Justement, soutenir la comparaison avec le groupe de Mark Zuckerberg et son écosystème applicatif (Instagram, WhatsApp, Messenger) semble être aujourd'hui le principal challenge à relever pour Snapchat. « Facebook fait ce qu'il faut pour tuer Snapchat à petit feu, notamment avec Instagram », juge Benoît Flamant, responsable de gestion chez Finaltis.
Les Millennials, une cible encore peu rentable
A l'instar de ce qu'il fait avec d'autres (lire ci-dessous), le réseau social ne se gêne pas pour s'inspirer des fonctionnalités les plus populaires de Snapchat qu'il propose ensuite dans ses propres applications. A titre d'illustration, le nombre d'utilisateurs quotidiens des « stories » (un format disponible d'abord sur Snapchat et permettant de publier des contenus photo ou vidéo qui disparaissent automatiquement au bout de 24 heures) se monte déjà à 250 millions, soit plus que le parc total du groupe d'Evan Spiegel (173 millions). « S napchat a su attirer les Millennials. Aujourd'hui, la catégorie des 12-18 ans s'en sert beaucoup plus que des autres services, tout particulièrement Facebook. Mais c'est aussi une population plus difficilement monétisable à court terme », souligne Jérôme Colin, directeur associé chez Emerton. Le revenu moyen par utilisateur de Snap se monte ainsi à 1,05 dollar, soit quatre fois moins que celui de Facebook (4,23 dollars) ! Un indicateur qui n'a pas échappé à Wall Street ; la capitalisation boursière du réseau social tutoie les 500 milliards de dollars, ce qui en fait la quatrième au monde derrière Apple, Alphabet (Google) et Microsoft.
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