
Ce n'est pas aujourd'hui que la start-up Deliveroo sortira de la polémique. Après la controverse en avril concernant le statut des livreurs, au tour des contrats de susciter la colère des coursiers et des syndicats. Selon les principaux concernés, la modification de leurs contrats leur fera perdre entre 30 % et 40 % de leurs revenus.
La société de livraison de repas à vélo, qui compte 7.500 coursiers en France, a expliqué vouloir uniformiser ces contrats, qui proposent une tarification différente entre les prestataires engagés au moment de l'implantation de l'entreprise en France en avril 2015 et ceux engagés après août 2016.
« Le procédé employé est d'une brutalité inouïe : un simple appel téléphonique pour annoncer la suppression du contrat avec, pour seule alternative, la 'liberté' de partir ou un paiement à la course à hauteur de 5 euros, sans minimum », a dénoncé de son côté la CGT dans un communiqué.
600 livreurs concernés
Sur les contrats les plus anciens, le taux horaire est de 7,50 euros avec une prime de deux à quatre euros par course. En revanche, sur les contrats postérieurs à août 2016, la tarification devient unique, fixée à cinq euros par course en province et de 5,75 euros à Paris « pour compenser le coût de la vie », selon la direction.
« Il était normal et plus juste de faire converger les deux contrats dans la mesure où la prestation réalisée était la même. Ça devenait difficile d'expliquer qu'il y ait des tarifications qui fonctionnent selon des modalités différentes », a justifié Deliveroo à Reuters.
Les livreurs concernés, au nombre de 600 selon l'entreprise, doivent signer un avenant avant le début du mois de septembre ou ne verront pas leur contrat renouvelé. Une vingtaine de coursiers ont déjà manifesté à Bordeaux contre ce nouveau contrat le 31 juillet. D'autres manifestations sont prévues à Paris et Lyon ce vendredi à 19h.
Pour les syndicats de livreurs, l'uniformisation de la tarification précarise leurs conditions de travail.
Une « ubérisation » des livreurs à vélo
« Avec un tel tarif, il faut travailler entre 50 et 60 heures par semaine pour arriver à gagner les 2.000 euros bruts par mois promis par l'entreprise et encore, ce n'est pas dit qu'on ait de la place sur le planning », explique à Reuters Arthur Hay, le secrétaire général du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde.
Jérôme Primot, le cofondateur du collectif des livreurs autonomes de Paris, dit dénoncer une « ubérisation » des livreurs à vélo.
« Ils veulent mettre en place un système d'astreinte gratuite. C'est comme au XIXe siècle, avec les mineurs payés à la tête de charbon. On engage un maximum de gens et on les paie de moins en moins », a-t-il déploré.
Réaction de la direction
La direction dit comprendre l'inquiétude que peut susciter l'uniformisation des tarifications. Elle ajoute toutefois que ces contrats, qui concernent déjà 6.900 livreurs, « ne sont pas un saut dans le vide ».
« Notre tarification est la plus compétitive du marché. Et ce sera gagnant-gagnant avec la croissance de l'entreprise. On veut que les coursiers profitent plus en faisant plus de commandes à l'heure », dit Deliveroo.
L'entreprise londonienne explique qu'en moyenne les coursiers réalisent 3,2 courses par heure, ce qui représente un chiffre d'affaires de 16 euros de l'heure. Arthur Hay dit plutôt réaliser 2,2 courses par heure, soit un total de 11 euros.
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