
La réunion de crise accouche... d'un compromis a minima. Réunis à Berlin avec les représentants des pouvoirs publics pour réduire les émissions polluantes de leurs véhicules diesel, Opel, Ford, Volkswagen (Audi, Skoda, Porsche...), BMW et Daimler ont accepté d'intervenir à leurs frais sur plus de 5 millions de véhicules diesel en Allemagne. Cet engagement, qui reprend une proposition déjà mise sur la table par les industriels, prend en compte 2,5 millions déjà rappelés par Volkswagen dans le cadre du « dieselgate »... Les interventions, qui consistent en mises à jour logicielles, concernent les véhicules diesel les plus récents, de normes Euro 5 et Euro 6. « L'objectif de cette initiative est de réduire les émissions de dioxyde d'azote de 25 à 30 % en moyenne », explique la fédération allemande automobile (VDA). « Il s'agit d'un premier pas important pour empêcher une interdiction des véhicules diesel », a commenté Winfried Kretschmann, à la tête du Land du Bade-Wurtemberg.
Fonds de mobilité
Car c'était bien tout l'enjeu de la réunion : éviter une interdiction des véhicules diesel dans les centres-villes du pays... qui achèverait de détourner les Allemands de ce type de moteur, deux ans après le « dieselgate », cette fraude massive de Volkswagen qui a faussé les émissions de 11 millions de véhicules dans le monde. « L'industrie automobile est consciente qu'elle a beaucoup perdu en confiance. Nous devons et allons travailler à regagner cette confiance », souligne la VDA, qui estime dans son communiqué que les constructeurs allemands apportent ici une contribution « unique » en Europe et dans le monde. Une remarque peu appréciée par la ministre de l'Environnement, Barbara Hendricks, qui n'a pas manqué de souligner devant la presse le manque d'autocritique de la fédération. La ministre, qui attend des industriels « une nouvelle culture de la responsabilité », a souligné que les discussions se poursuivront avec les constructeurs au sujet de « nouvelles mesures ».
Les pouvoirs publics n'ont donc pas obtenu des constructeurs qu'ils interviennent techniquement sur les véhicules, opération qui leur coûterait bien plus cher que les mises à jour logicielles consenties. « La question a été amplement discutée », assure Stephan Weil, à la tête du Land de Basse-Saxe, et « la discussion n'est pas close ». Un groupe de travail sera chargé d'étudier la question. Les constructeurs ont cependant consenti à participer à un fonds de mobilité pour aider les villes à fluidifier le trafic et améliorer ainsi la qualité de l'air. Le montant de leur participation n'a pas été précisé.
Enfin, les groupes automobiles proposeront des mesures commerciales pour accélérer le renouvellement de la flotte de diesel, et retirer de la circulation les modèles les plus polluants. BMW a annoncé une prime allant jusqu'à 2.000 euros pour l'achat d'un nouveau modèle en échange d'un vieux véhicule diesel. Ford, qui participait également à la réunion berlinoise, offre une prime allant jusqu'à 8.000 euros.
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