Google "ne peut pas commenter les cas individuels d'employés" mais, selon l'agence Bloomberg News, l'ingénieur auteur de propos sexistes aurait été renvoyé.
Identifié comme James Damore, cet employé du géant américain affirmait dans une note interne de 3000 mots que si les hommes dominent la Tech, c'est pour des différences "biologiques" : "Les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie, en raison de causes biologiques et (donc) ces différences peuvent expliquer pourquoi on n'a pas une représentation égale des femmes dans la tech et (dans les fonctions de) leadership", peut-on lire dans cette note.
Les aptitudes naturelles des hommes les conduisent à devenir programmateurs en informatique, alors que les femmes sont, selon l'auteur, plus enclines "aux sentiments et l'esthétique plutôt que vers les idées", ce qui fait qu'elles optent pour des carrières "dans le social ou l'artistique".
La note interne a fuité et n'est pas passée inaperçue dans la presse américaine comme française. Face au tollé, Google avait rapidement repris la main en interne avec un courriel aux salariés rédigé par Danielle Brown, la responsable diversité du géant de l'internet : "Ce n'est pas un point de vue que moi et l'entreprise soutenons, promouvons ou encourageons", a-t-elle fermement rejeté avant d'affirmer que "la diversité et l'inclusion sont une part fondamentale" des valeurs de Google "et de la culture" que l'entreprise cultive.
Des "stéréotypes nuisibles"
Même s'il était difficile de savoir pendant le débat, dimanche 6 août, si le géant de l'internet prévoyait de prendre des mesures disciplinaires contre l'ingénieur en question, Ari Balogh, le patron des ingénieurs, a pour sa part dénoncé cette propagation de "stéréotypes nuisibles" tandis que Sundar Pichai, le PDG de Google, a défendu le droit des employés à s'exprimer tout en soulignant que "certains passages violent le Code de conduite" de l'entreprise. "Suggérer qu'un groupe de nos collègues a des traits qui les rend biologiquement moins adaptées à ce travail est offensant", a-t-il assuré.
Actuellement, 69% des salariés de Google sont des hommes, une proportion qui monte à 80% dans les emplois technologiques, selon les derniers chiffres du groupe. Chez Facebook, les femmes n'étaient que 27% parmi les cadres supérieurs en 2016. Quant à Apple, il compte 37% de femmes au total.
Une cascade de scandales à la Silicon Valley
Cette controverse vient s'ajouter à une cascade de scandales et démissions liés au manque de diversité dans la Silicon Valley. Travis Kalanick, le co-fondateur d'Uber, a démissionné le 21 juin, après des accusations de sexisme et de harcèlement à l'encontre de cadres dirigeants du géant de la location de voitures avec chauffeur. Connu pour ses blagues sur ses conquêtes féminines, il était accusé d'avoir lui-même encouragé une culture d'entreprise propice aux dérapages.
Fin juin, c'est l'investisseur Justin Caldbeck, qui a quitté son fond d'investissement, Binary Capital : six femmes avaient affirmé avoir reçu des avances alors qu'elles cherchaient à lever des fonds. Quelques jours plus tard, c'est un autre investisseur du secteur, Dave McClure, qui a avoué avoir "fait des avances à de nombreuses femmes dans des situations professionnelles". Il avait intitulé son texte de mea culpa: "je suis un tordu".
Toutes ces affaires éclatent trois ans après qu'Ellen Pao est devenue un symbole du sexisme supposé de la Silicon Valley en poursuivant pour discrimination son ex-employeur, KPBC, une société de capital-risque. Mais elle avait perdu son procès. Les mentalités sont-elles en train de changer ?
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