Il y avait dix-sept marques de gaufres, il faut désormais compter trois pâtisseries supplémentaires dans la liste des produits contenant du fipronil. Cet insecticide, interdit en Europe dans les élevages d'animaux destinés à intégrer la chaîne alimentaire, a été detecté dans des œufs en provenance de Belgique et des Pays-Bas.
Médecins et ONG s'inquiètent
Trois nouvelles références – des mini gaufres de la marque Les Trouvailles de Lucile et des gâteaux frangipane et mini-frangipane Lotus placés dans les rayons à partir du 7 juillet – font donc partie des produits retirés de la vente. Ils contiennent une concentration de fipronil supérieure à la limite réglementaire, à l'instar des dix-sept références de gaufres commercialisées sous des marques de distributeurs Leclerc, Carrefour, Intermarché, Leader Price, Franprix, Système U, Monoprix et Casino et mises sur le marché depuis le 23 juin.
Depuis le début de la crise, le ministère de l'Agriculture martèle que les produits concernés « ne présentent pas de risque pour la santé », bien que les limites réglementaires soient dépassées. Selon les études réalisées, le risque pour la santé est nul entre 0 et 0,005 mg/kg de fipronil dans l'aliment, les consommateurs sont susceptibles de développer des troubles à partir de 0,43 mg/kg. Les taux de fipronil détectés dans les gaufres retirées seraient en moyenne de 0,009 mg/kg, selon des informations obtenues par franceinfo. Mais le ministère n'a pas communiqué officiellement sur la quantité d'insecticide présente dans les pâtisseries. Un manque de communication qui inquiète Ingrid Kragl, de l'ONG Foodwatch qui a exigé samedi sur franceinfo une « transparence totale » du gouvernement. « Les consommateurs sont laissés dans le flou total concernant des contaminations en deçà de ce seuil, dénonce-t-elle. Le ministère communique au compte-gouttes, ne donne que vingt produits dont pas mal ont déjà été consommés depuis le mois de juin. […]. Il est impensable que les consommateurs français ne soient pas informés alors qu'il ne faut pas deux semaines pour faire des tests. »
Jeudi dans une lettre ouverte publiée dans Le Point, un médecin nutritionniste en milieu hospitalier s'inquiétait lui aussi des imprécisions « surprenantes » des autorités.
La liste publiée sur le site du ministère est amenée à s'allonger. A ce jour, sont été recensés seize établissements de transformation, deux conditionneurs d'œufs et quarante grossistes ayant importé des œufs ou des produits à base d'œufs susceptibles de contenir du fipronil. Selon Foodwatch, trois millions d'œufs et 105 tonnes d'ovoproduits ont été contaminés. Des centaines d'analyses sont en cours. Les résultats devraient être connus dans le courant de la semaine prochaine.
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