Les livreurs Deliveroo, "nouveaux forçats du bitume"

La fronde se poursuit du côté des coursiers à vélo de la plateforme de livraison de plats à domicile Deliveroo. Plusieurs dizaines de coursiers de Deliveroo se sont rassemblés dimanche en fin de journée, notamment à Paris, Bordeaux et Lyon pour s'opposer à une généralisation du paiement à la course et réclamer une augmentation, ont constaté des journaliste de l'AFP.

A Paris, une trentaine de coursiers de l'entreprise de livraison de repas à domicile se sont réunis place de la République en fin d'après-midi, où ils ont déployé une banderole "les forçats du bitume relèvent la tête" avant d'aller faire de la sensibilisation auprès des restaurateurs.

Ils étaient une trentaine également à Lyon place des Terreaux, où ils avaient déployé une grande banderole sur les marches de l'Hôtel de Ville indiquant: "Pédaler pour manger, pas pour se faire bouffer".

A Bordeaux, leur nombre a atteint une quarantaine, selon les organisateurs, essentiellement de Deliveroo, mais aussi des sociétés Foodora et Uber Eat. Ils se sont réunis dans le centre pour se rendre auprès de restaurateurs et leur demander "d'éteindre les tablettes Deliveroo pour la soirée" en solidarité avec leur mouvement.

Les livreurs revendiquent de toucher 7,5 euros par course (au lieu de 5 euros en province et 5,75 à Paris actuellement) et un minimum garanti de deux courses par heure,  expliquait Jérôme Pimot, à la tête du collectif parisien qui les représente, le Clap.

Lancé par plusieurs collectifs et syndicats, l'appel à se mobiliser a été lancé aux coursiers de toutes les villes où Deliveroo est présent.

Une rémunération à la course

Le 27 août correspond à la date de fin des anciens contrats Deliveroo, où les coursiers étaient payés à l'heure et non à la course. En effet, les livreurs embauchés avant août 2016, au statut d'indépendants, étaient payés 7 euros de l'heure auxquels s'ajoutait une prime de 2 à 4 euros. Deliveroo a donné jusqu'à fin août à ceux qui travaillent encore à ces conditions pour changer de contrat. 

"En gros, c'est entre 20% à 30% de pertes pour nous. C'est énorme", a déclaré à l'AFP Diego Guglieri Don Vito, 28 ans, du collectif 2CL & LFV, présent dans la manifestation lyonnaise.

"Ce que nous sommes venus faire aujourd'hui, c'est proposer (au directeur général de Deliveroo, Hugues) Décosse une négociation", a-t-il ajouté, expliquant que "l'ensemble des livreurs ne demande qu'à vivre dignement de leur travail".

Dans un communiqué diffusé au mois d'août, la direction assurait que seuls "8%" de ses "7.500 livreurs" étaient encore soumis à l'ancienne tarification. 

Elle disait "vouloir faire converger l'ensemble des contrats" dans un objectif d'équité, assurant que "la tarification à la course permet (...) de générer en moyenne plus de 14 euros de l'heure".

(Avec AFP)

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