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Qui est Dara Khosrowshahi, le nouveau patron d'Uber?

Après moult tractations c'est donc le CEO d'Expedia qu'a choisi le conseil d'administration d'Uber pour succéder à son fondateur, Travis Kalanick, forcé de démissionner fin juin sous la pression d'investisseurs mécontents. Jeff Immelt, président de General Electric et Meg Whitman, directrice générale de Hewlett Packard Enterprise, avaient été pressentis pour lui succéder mais le premier a dit dimanche ne plus être dans la course et la seconde a démenti le mois dernier tout intérêt pour le poste.

A 48 ans, d’origine iranienne, Dara Khosrowshahi, dont l’arrivée doit encore être officialisée auprès des salariés d’Uber, n’est pas une figure très connue du grand public. Il n'est pas non plus issu de la culture de la Silicon Valley, Expedia ayant son siège à Bellevue près de Washington.  En 2015, il s’était fait remarquer pour être le "CEO" le mieux payé du S&P 500, grâce à l’attribution de stock-options d'un montant de près de 91 millions de dollars (76 millions d'euros).

12 ans à la tête d'Expedia

Arrivé aux Etats-Unis avec ses parents en 1978 pendant les troubles qui ont précédé la révolution islamique en Iran, Khosrowshahi a fait des études d'ingénieur puis a commencé sa carrière à la banque d'investissement Allen and Co. Depuis 12 ans à la tête d’Expedia, il a mené l’introduction en bourse du géant de la réservation de voyages en ligne et multiplier les acquisitions. En quatre ans, la société a vu son chiffre d’affaires largement doubler. Ce dernier s’élevant l’an dernier à 8,8 milliards de dollars pour un bénéfice net de 281,8 millions de dollars. De quoi satisfaire les investisseurs, le cours de son action ayant quasiment triplé au cours des cinq dernières années, portant sa capitalisation boursière à 23 milliards de dollars.

Des performances dont Uber malgré ses 40 millions d’usagers actifs dans 632 villes est encore loin. Même si le géant californien voit ses pertes diminuer, il n’est toujours pas rentable. Au deuxième trimestre, la plateforme de VTC a concédé une perte nette de 645 millions de dollars, en baisse de 9%. L’entreprise américaine avait perdu 708 millions de dollars sur les trois premiers mois de l’année en cours et 991 millions de dollars au quatrième trimestre 2016. Dans le même temps, Uber a enregistré un chiffre d’affaires ajusté de 1,75 milliard de dollars, contre 1,5 milliard de dollars au premier trimestre.

Investisseurs sensibles aux scandales

L’an passé, la société californienne avait annoncé avoir subi une perte financière de 2,8 milliards de dollars, malgré un chiffre d’affaires de 6,5 milliards de dollars. Le Financial Times soulignait d’ailleurs que ces chiffres négatifs marquaient "la plus grosse perte pour une entreprise privée dans l’histoire de la Silicon Valley".

Preuve que les investisseurs sont de plus en plus sensibles aux scandales dans lesquels Uber est embourbé depuis un an, quatre fonds d’investissement viennent de revoir à la baisse la valeur des actions qu’ils détiennent dans la société non cotée. Un mauvais timing, alors même que le géant américain des VTC espère prochainement réussir une levée de fonds, selon le "Financial Times". Pour les fonds Vanguard Group, Principal Funds et Hartford Funds, l’action d’Uber, qui se traite actuellement un peu moins de 49 dollars, vaut en réalité 15% de moins, soit 41,5 dollars. Quant au fonds T. Rowe Price Group, il a réduit sa valorisation de 12%, à 42,70 dollars l’action. "Il ne serait pas étonnant de voir la valorisation d’Uber diminuer lors de la prochaine augmentation de capital", estime le patron d’un opérateur de transport français. Depuis sa dernière levée de fonds en juin 2016, la société est valorisée 68 milliards de dollars. 

Outre la rentabilité, le nouveau patron doit donc surtout redresser l’image d’Uber ternie par de multiples scandales: révélations sur le climat sexiste et discriminatoire en interne aux Etats-Unis, plainte de Google après le rachat de la start-up Otto, existence d’un logiciel chargé d’espionner les forces de l’ordre et autres soupçon d’espionnage économique sur les chauffeurs de son concurrent Lyft.… ll lui faudra dans un premier temps nommer une équipe de direction après la valse de démissions à la tête du groupe ces derniers mois.

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