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Si la France vendait 34 Rafale à la Belgique, combien d'emplois seraient créés en Gironde ?

En mars dernier, le royaume belge a lancé une procédure d’achat de 34 appareils pour remplacer ses F-16 américains à l’horizon 2023–2028. L’appel d’offres est estimé à 3,6 milliards d’euros. A priori, la France n’avait aucune chance, tant l’armée belge "pousse" pour avoir des F-35 de l’Américain Lockheed Martin.

Les jeux semblaient déjà faits…

D’ailleurs, Boeing a jeté l’éponge en avril, jugeant la compétition inéquitable. "Nous regrettons qu’après avoir examiné la demande, nous ne voyions pas l’opportunité de concourir avec des règles du jeu véritablement équitables avec le Super Hornet F/A-18", indiquait le groupe dans un communiqué. Le Suédois Saab a lui aussi rapidement renoncé à concourir, estimant que le partenariat souhaité par le gouvernement belge exigerait de la Suède "une politique étrangère et un mandat politique suédois qui n’existent pas aujourd’hui", selon les termes de la DGA suédoise.

En juin dernier, Eric Trappier, le patron de Dassault Aviation avait lui aussi émis des doutes sur l’équité de l’appel d’offres, déclarant publiquement : "il y a des demandes très particulières pour des avions OTAN, que seuls les Américains peuvent faire".

Mais, une coopération industrielle peut changer la donne

Pour contrer l’offre américaine, la France propose la mise en place d’un partenariat entre les deux pays."Ce partenariat structurant, qui pourrait prendre la forme d’un accord intergouvernemental, comprendrait la fourniture de l’avion de combat Rafale, mais aussi une coopération approfondie entre nos deux armées de l’air dans les domaines opérationnels, de formation et de soutien, ainsi qu’une coopération industrielle et technique impliquant des entreprises des deux pays", précise le communiqué de presse du ministère des armées.

Le contrat stratégique signé avec la Belgique incluerait de la formation et de l’entraînement des pilotes et des mécaniciens, et également un partage des infrastructures et de l’espace aérien...Le gouvernement joue à plein sur la fibre européenne. "C’est une occasion de faire avancer l’Europe de la Défense", souligne-t-on dans l’entourage de la ministre.

De son côté, Dassault Aviation, dans un communiqué, confirme que le Rafale est toujours dans la course. "Ses coûts d’acquisition et d’utilisation sont connus et sans surprise, et sa conception garantit à la Belgique de rester à la pointe de la technologie dans les 40/50 années qui viennent".

Eric Trappier, son PDG, rappelle que son entreprise oeuvre pour le Made in Belgium depuis la fin des années 60 : "avec neuf entreprises filiales, plus de 3000 salariés belges dans des emplois à haute valeur technologique, un réseau de plus de 800 fournisseurs référencés et plus de 800 millions d’euros de commandes annuelles à la Belgique".

Un gros contrat qui créerait des emplois à Mérignac

Le choix final du partenaire doit être effectué dans le courant de l’année 2018. La France pourrait créer la surprise, surtout dans un contexte géopolitique troublé et au regard des interrogations que suscite le comportement imprévisible de Donald Trump, le nouveau président américain.

La Belgique a déjà annoncé son intention de commander 60 engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar et 417 véhicules blindés multirôles Griffon, ainsi que leurs moyens de communication et pièces de rechange. "Avec 1,1 milliard d’euros, il s’agit du plus grand programme d’investissement pour les forces terrestres", avait alors précisé le ministère de la défense belge.

Ceci étant, il est difficile d’évaluer précisément combien d’emplois seraient créés à Mérignac en Gironde, où sont assemblés les Rafale, car cela dépend de nombreux paramètres, du contenu du partenariat industriel et notamment de la "santé" du marché de l’aviation d’affaires et des ventes de Falcon. Le "timing" aussi sera décisif. Si le contrat belge intervient alors que l’usine est fortement mobilisée sur les contrats indiens (36 Rafale), qataris (24 Rafale) ou encore égyptiens (24 Rafale), Dassault embauchera forcément davantage. Pour mémoire, ces trois contrats ont généré une centaine d’embauches à l’usine de Mérignac, dans un contexte défavorable sur le marché de l’aviation d’affaires. 

Très implanté en Nouvelle-Aquitaine, Dassault emploie aujourd’hui 1 370 salariés à Mérignac, 960 à Biarritz, 450 à Martignas-sur-Jalle et 140 à Poitiers.

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