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Siemens Alstom, un mariage entre espoir et inquiétude...

Les syndicats d'Alstom accueillent avec réserve l'annonce du rapprochement avec l'allemand Siemens, malgré les promesses de maintien de l'emploi pendant 4 ans. Des responsables politiques dénoncent une opération qui serait trop favorable à Siemens.

Crédit photo © Reuters

(Boursier.com) — Pour Henri Poupart-Lafarge, le PDG d'Alstom et futur patron du nouvel ensemble Siemens Alstom, le mariage des deux groupes dans les activités ferroviaires, officialisé mardi soir, est "une opération formidable". Ce rapprochement "créera un leader mondial dans le ferroviaire et qui aura son centre de décision en France. En quoi cela peut-il être interprété comme une mauvaise nouvelle ?", s'est interrogé mercredi le dirigeant sur la chaîne 'BFMTV', ajoutant qu'il était "surpris" de certaines réactions négatives en France.

Siège et patron français, mais capital détenu à 50% par Siemens

Il reste que le rapprochement entre Alstom et la branche mobilité de Siemens inquiète les salariés d'Alstom, qui craignent pour l'emploi malgré la clause de maintien des effectifs pendant quatre ans qui figure dans le protocole d'accord signé mardi. L'opération a aussi déclenché des critiques de responsables politiques, qui dénoncent une prise de contrôle d'Alstom par des intérêts allemands.

Ainsi, le nouvel ensemble Siemens Alstom aura son siège en France et sera dirigé par M. Poupart-Lafarge, mais son capital sera contrôlé à 50% par Siemens, qui pourra désigner la majorité des sièges au conseil d'administration du groupe (six sièges sur 11).

Présentée comme une "fusion entre égaux", l'opération donne naissance au numéro deux mondial des matériels roulants et au leader dans le domaine de la signalisation. La nouvelle entité, qui emploiera plus de 62.000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 15 milliards d'euros, sera mieux armée pour rivaliser sur les marchés internationaux avec la concurrence de plus en plus rude, notamment du géant chinois CRRC.

La CFDT exige des engagements "extrêmement clairs"

Du côté des syndicats, la CGT Métallurgie a été jusqu'à dénoncer un "scandale d'Etat". Le syndicat voit dans ce mariage "un déni de la démocratie, du dialogue social et une atteinte aux droits des instances représentatives françaises, comme européennes".

Plus pragmatique, le président de la CFDT Laurent Berger, a estimé sur 'franceinfo' que l'Etat devait "obtenir des garanties très précises sur le maintien des sites et des emplois". M. Berger a estimé que cette fusion suscite à la fois "espoirs" et "inquiétudes". L'Etat doit veiller à ce qu'il n'y "ait pas une absorption de la compétence et de la production en Allemagne", en "exigeant de Siemens des choses sur le papier extrêmement claires", a-t-il dit. "Il vaut mieux Siemens qu'un acheteur chinois", a aussi jugé M. Berger.

Des "garanties solides", selon Bruno Le Maire

En Allemagne, le puissant syndicat de l'industrie IG Metall, a pour sa part accueilli favorablement l'opération. Jürgen Wechsler, le président de la branche bavaroise d'IG Metall, a estimé qu'elle créait "un groupe européen avec de bonnes chances de réussite face à une concurrence mondiale féroce".

Le protocole d'accord signé mardi soir entre Alstom et Siemens prévoit que l'emploi et la pérennité des sites seront garantis pendant quatre ans en France, mais aussi en Allemagne. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a assuré mercredi que l'Etat français avait obtenu des "garanties solides". Et ce malgré la décision de l'Etat de ne pas être présent au capital du futur Siemens Alstom. L'Etat n'exercera ainsi pas son option d'achat sur 20% du capital d'Alstom détenu par le groupe Bouygues.

Accord "totalement déséquilibré" pour Eric Woerth

Dans la classe politique, les critiques ont fusé à droite, notamment de la part de Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, qui a jugé dans une interview aux 'Echos', qu'Alstom "sera avalé par Siemens". De son côté, Eric Woerth, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a dénoncé via son compte Twitter un "accord totalement déséquilibré. Pourquoi brader l'industrie française ? Le gouvernement doit s'expliquer", a-t-il ajouté.

A gauche, le député PS Boris Vallaud s'est lui aussi montré sceptique. Il a déclaré sur 'France Info' comprendre "ce que disent les syndicats, c'est à la fois une solution et c'est un problème parce que ce sont quand même des milliers d'emplois en Europe qui sont en jeu".

©2017,

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