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Airbus vole au secours du constructeur canadien Bombardier

De gauche à droite : la ministre de l’économie canadienne, Dominique Anglade, le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, et le président d’Airbus Hélicoptères Canada, Romain Trapp, pendant une conférence de presse à Montréal, consacrée au rapprochement entre Bombardier et Airbus, le 16 octobre.

Voilà qui devrait mettre</a> du baume au cœur d’Airbus, empêtré dans des affaires de corruption. L’avionneur européen a annoncé, lundi 16 octobre, avoir</a> noué un partenariat pour acquérir</a> la majorité du capital du programme CSeries du constructeur canadien Bombardier. Une très belle opération pour Airbus qui met la main, sans boursedélier</a>, sur 50,01 % du programme phare de l’entreprise ­familiale québécoise.

La société qui construit le jet moyen-courrier avait été créée en 2016 par Bombardier et le gouvernement du Québec pour sauver</a> le programme de la faillite. In fine, Airbus prendra la majorité du capital de cette société aux côtés des actionnaires familiaux (31 %) et des autorités québécoises (19 %). En contrepartie, le groupe présidé par Tom Enders s’engage à mettre en œuvre tout son ­savoir-faire et sa force commerciale pour développer</a> CSeries.

L’entrée d’Airbus au capital du CSeries ressemble à un sauvetage pour l’entreprise québécoise. Elle avait déjà échappé une première fois à la faillite grâce à l’injection par les autorités canadiennes de plus de 4 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros). A cette époque, Bombardier avait déjà tenté, sans succès, un rapprochement avec Airbus. Deux ans plus tard, ce ballon d’oxygène financier menaçait de se transformer</a> en un boulet mortel pour Bombardier.

En effet, sous la pression de Boeing, l’administration Trump, prenant prétexte de cette subvention, avait accablé le CSeries d’une taxe exceptionnelle de 300 %. Une sorte d’arrêt de mort pour un programme qui n’a accumulé que 350 commandes, mais 450 millions de dollars de pertes en 2016.

Opération « gagnant-gagnant »

Pourtant, le constructeur québécois n’avait pas ménagé ses efforts pour tenter</a> de vendre</a> son nouvel avion. Selon certains analystes, les rabais pouvaient atteindre</a> 75 % pour un appareil facturé environ 70 millions de dollars au prix catalogue.

M. Enders semble avoir réalisé un authentique coup de maître en prenant les commandes du CSeries. Une opération « gagnant-gagnant », comme il l’a déclaré, dans la nuit de lundi à mardi, au cours d’une conférence de presse improvisée. Mardi, à l’ouverture, l’action Airbus prenait 4 % à la Bourse de Paris.

De fait, ce programme d’appareils moyen-courriers complète parfaitement la gamme d’Airbus. Le CSeries est un avion de 100 à 150 places de ­dernière génération lancé en 2013. Il prend place au tout ­début de la gamme des avions monocouloirs d’Airbus, qui s’étage de 150 à 240 sièges.

Il remplace un A319 vieillissant. Une fois intégré dans l’appareil industriel de l’avionneur européen, le CSeries devrait prouver</a> tout son potentiel commercial. « Je n’ai pas de doute que notre partenariat avec Bombardier va gonfler</a> les ventes et la valeur de ce programme », s’est enthousiasmé le patron d’Airbus.

Selon les prévisions, les compagnies aériennes devraient avoir besoin de plus de 6 000 appareils de 100 à 150 sièges dans les vingt ans. Mieux, l’entrée du CSeries dans le giron d’Airbus renforce la domination de l’avionneur européen sur le segment des moyen-courriers. Airbus détient déjà plus de 60 % de parts d’un marché estimé à plus de 25 000 appareils d’ici à 2037.

Assemblage partiel en Alabama

En pratique, Airbus a annoncé qu’il « allait développer des synergies » pour redonner</a> une dynamique au programme CSeries. L’objectif de l’avionneur est d’assembler une partie de la production de l’avion dans son usine de ­Mobile, en Alabama – celle destinée aux futures compagnies clientes américaines.

Ce faisant, le CSeries pourra échapper</a> à la taxe exceptionnelle infligée par les Etats-Unis. « L’arrivée d’Airbus va permettre</a> d’assurer la viabilité et la croissance du programme du CSeries, en plus de consolider</a> tout le secteur aéronautique québécois », s’est réjoui Bombardier.

C’est Airbus qui, paradoxalement, avait précipité le CSeries vers la faillite en lançant la remotorisation de sa famille d’avions A320. Bombardier l’avait bien aidé, en accumulant les déboires techniques et les retards de production. Il n’empêche, le ­CSeries est considéré comme un très bon avion. Pour preuve, la compagnie américaine Delta Airlines en est le premier client.

L’alliance Airbus-Bombardier est une très mauvaise nouvelle pour Boeing. Déjà largement distancé sur le segment des avions moyen-courriers, l’américain voit l’écart se creuser</a> au profit d’Airbus. Obligé de réagir</a>, il devrait précipiter</a> l’annonce de la mise en œuvre de son programme d’appareils de milieu de gamme.

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