Selon des évaluations du ministère du Travail, la promesse d'Emmanuel Macron d'étendre l'assurance-chômage à tous les démissionnaires pourrait coûter "plusieurs milliards par an".
La facture grimperait même jusqu'à 14 milliards d'euros la première année. Car si la mesure était appliquée, les salariés ayant déjà démissionné et s'inscrivant à Pôle emploi auraient droit à indemnisation, contrairement à la situation actuelle. Il faudrait y ajouter les salariés qui seraient poussés à démissionner par l'existence même de cette mesure.
Selon Les Échos, qui ont révélé ces "évaluations du ministère du Travail", l'addition pourrait s'avérer particulièrement salée : "à paramètres d'indemnisation inchangés, il en coûterait entre 8 et 14 milliards rien que la première année, de 3 à 5 milliards les suivantes". "Il s'agit d'estimations préliminaires, extrêmes", selon le ministère du Travail, cité par le quotidien économique.
VERS UN DÉLAI DE CARENCE
Pour tenter d'amoindrir ce coût, des conditions d'indemnisation moins généreuses pourraient être proposées pour les démissionnaires. Les Échos évoquent un délai de carence. Ce droit ne pourrait être accorder que tous les 5 ans par exemple.
Le gouvernement compte mener la réforme de l'assurance chômage d'ici à l'été 2018. Il envisage d'en faire bénéficier les démissionnaires, mais aussi les indépendants, de passer d'une gestion paritaire à une gestion tripartite avec pilotage de l'État, et d'introduire un bonus-malus sur les cotisations patronales pour lutter contre les contrats courts.
DES INQUIÉTUDES DÉJÀ EXPRIMÉES PAR L'UNÉDIC
Dans un rapport dévoilé en août par l'AFP, l'Unedic s'inquiétait de potentiels effets pervers de cette réforme pouvant faire "courir un risque financier à l'assurance chômage". L'indemnisation pourrait par exemple entraîner une "augmentation du nombre de démissions", notamment "à l'approche du départ en retraite".
Aujourd'hui, les démissionnaires peuvent déjà bénéficier d'une indemnisation lorsque le motif de la démission est "légitime" (déménagement pour suivre son conjoint, non-paiement de salaires...) ou si Pôle emploi estime, au bout de quatre mois au chômage, que le demandeur d'emploi a accompli des efforts de reclassement. Selon l'Unedic, environ un million de démissions ont été enregistrées en 2016, parmi lesquelles 210.000 ont donné lieu à une inscription à Pôle emploi. Entre 45.000 et 55.000 démissionnaires ont obtenu une indemnisation.
Les numéros un des syndicats CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC seront reçus le 12 octobre à l'Élysée par Emmanuel Macron sur les futures réformes sociales, avant des concertations au ministère du Travail qui démarreront "fin octobre", d'abord sur l'apprentissage et la formation professionnelle, puis sur l'assurance chômage.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Chômage pour les démissionnaires : une facture salée pour l'Unédic"
Post a Comment