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EDF : mauvais millésime pour la sûreté

L'année 2017 ne sera pas un bon millésime en matière de sûreté pour EDF. Ce lundi, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a confirmé le classement au niveau 2 de l'échelle Ines (qui en compte sept) d'un problème de tuyauterie détecté sur vingt des 58 réacteurs nucléaires du parc d'EDF.

Concrètement, EDF a découvert de la corrosion sur une tuyauterie de la centrale de Belleville-sur-Loire (Cher), pouvant potentiellement conduire, en cas de séisme exceptionnel, à la perte de refroidissement du réacteur. Et des contrôles ont mis au jour ce même problème sur une petite moitié du parc.

Cet incident, qui n'a pas eu de conséquence immédiate, est le troisième de niveau 2 cette année. Le mois dernier, c'est la digue protégeant la centrale de Tricastin (Drôme) qui était jugée insuffisamment robuste en cas de séisme violent. Et en juin, ce sont les groupes électrogènes de secours des vingt réacteurs de 1.300 mégawatts (MW) qui présentaient un défaut d'ancrage au sol. Lundi, EDF a en outre indiqué que quatre réacteurs de 900 MW présentaient ce même problème. Et des contrôles sont en cours sur deux autres unités.

« Pas un hasard total »

Ce nombre d'incidents de niveau 2 est exceptionnel. Dans son dernier rapport sur la sûreté nucléaire et la radioprotection, l'Inspecteur général d'EDF notait l'absence d'incident de cette nature en 2016 « pour la quatrième année consécutive ». De fait, ils sont assez rares : cinq seulement entre 2003 et 2012, selon EDF.

«Ce n'est pas un hasard total, estime Rémy Catteau, qui pilote la direction des centrales nucléaires à l'ASN. Depuis Fukushima, il y a une sensibilité assez forte sur les risques de séisme, qui se cumule avec les contrôles de l'ASN pour vérifier que les installations sont conformes aux référentiels de sûreté ». Or, note-t-il, « cette question de conformité est un point faible ».

Problème de maintenance ou de conception

Dans le cadre des « stress tests » réalisés suite à l'accident nucléaire au Japon en 2011, les centrales doivent démontrer qu'elles peuvent résister à un niveau de séisme plus élevé que celui jusqu'alors défini (un tremblement de terre ayant une probabilité de survenir tous les mille ans). C'est à l'aune de ce nouveau standard qu'une portion de la digue de Tricastin a été jugée trop faible. L'incident sur les tuyauteries ne relève pas, toutefois, de cette nouvelle définition.

A ce stade, les causes identifiées de ces défauts sont diverses : un problème de conception sur les ancrages des diesels de secours, un défaut de maintenance pour les tuyauteries et un problème de construction pour la digue.

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https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/030729513711-edf-mauvais-millesime-pour-la-surete-2122624.php

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