
Halte aux frais bancaires disproportionnés ! Une organisation de défense des familles a appelé jeudi à un renforcement du système de plafonnement des frais imputés par les banques aux clients qui connaissent des incidents de paiement ou des irrégularités sur leurs comptes.
L'Union nationale des associations familiales (UNAF), soutenue par le syndicat CGT Banques et Assurances, veut mettre fin à une situation où des personnes qui ont déjà des fins de mois difficiles se retrouvent en plus à devoir payer à leur banque des sommes très importantes parce qu'elles sont en situation de découvert et/ou qu'un de leur chèque ou prélèvement a été rejeté.
« Créativité tarifaire »
Conscient du problème, le législateur est intervenu en 2007 et 2014 pour plafonner les frais imputés en cas de dépassement du découvert ou en cas de rejet d'un moyen de paiement. Cependant, aux dires des organisations, ces garde-fous ne sont pas suffisants. Selon elles, les banques, soucieuses de préserver cette source importante de revenus , auraient tendance à contourner les plafonds en faisant preuve de « créativité tarifaire ».
Pour démontrer l'ampleur du problème, l'Unaf s'est associée à l'Institut national de la consommation (INC) qui publie le magazine « 60 millions de consommateurs ». Selon les résultats de leur enquête présentée jeudi, les prêteurs peuvent, en sus des frais plafonnés, facturer par exemple entre 12 et 15 euros pour informer leur client qu'il a dépassé son niveau de découvert autorisé ou entre 80 et 130 euros au titre de la gestion de la saisie du compte du client par un créancier tel que le Trésor public.
Des frais de 300 euros en moyenne par an
L'enquête égratigne BNP Paribas et Banque Populaire mais épargne La Banque Postale. Au total, les agios et les frais pour incidents facturés par les banques s'élevaient, en moyenne, à près de 300 euros par an sur un panel d'un peu plus de 200 personnes en difficulté financière. Ces frais sont comme une « bouée en plomb » pour les personnes qui ont pourtant du mal à tenir la tête hors de l'eau, a expliqué Fabien Tocqué de l'UNAF.
A la Fédération Bancaire Française (FBF), on rappelle que les banques ont mis en place des mécanismes de détection des clients fragiles et que les prêteurs sont tenus par la loi d'offrir une offre spécifique limitant les incidents et réduisant leurs coûts. Cependant, seules 10 % des personnes ciblées l'année dernière ont souscrit l'offre selon la fédération.
Un besoin d'accompagnement
L'Unaf et 60 millions de consommateurs reconnaissent que certains clients en difficulté n'osent même plus entrer en contact avec leur banque. Cependant, leur enquête veut montrer que l'offre dédiée aux clients fragiles n'est pas assez bien connue par les conseillers bancaires. Aux yeux de l'Unaf, les établissements de crédit doivent davantage accompagner les clients en difficulté. Pour les inciter à mieux faire, l'association appelle à un renforcement des contrôles des régulateurs.
L'organisation propose enfin de développer les « Points conseil budget ». Ces structures ont été lancées en 2016, à titre expérimental, pour offrir des conseils confidentiels, gratuits et personnalisés en matière de gestion budgétaire.
https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/030790049479-les-clients-modestes-davantage-penalises-par-les-frais-bancaires-2125362.phpBagikan Berita Ini
0 Response to "Frais bancaires : les banques accusées de contourner les plafonds"
Post a Comment