L’escapade était revigorante et le premier ministre en a profité : vendredi 27 octobre, Edouard Philippe est venu voir</a> de plus près ce « Davos de l’électronique » qui rassemblait depuis mercredi la fine fleur de l’électronique mondiale à Angers, chez son ami Christophe Béchu, « juppéiste » comme lui. Un maire très fier</a> d’avoir réussi à attirer</a> dans une ville de 150 000 habitants le World Electronics Forum (WEF), le premier à se tenir</a> en France en trente ans d’existence.
Un succès dû à la vitalité retrouvée de la filière électronique de l’Ouest (50 000 emplois), à l’imagination foisonnante de ses start-up et au pari de la ville hôte de miser</a> sur les objets connectés. « Angers illustre la volonté de notre pays de devenir</a> une nation qui favorise l’agilité, l’innovation, l’audace », lance M. Philippe devant les représentants de 24 pays différents, parmi lesquels des Américains, des Indiens et des Chinois prêts à investir</a> des centaines de milliards de dollars dans les industries innovantes.
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Mais si la French Tech cherche des marchés porteurs, elle n’entend pas délocaliser sa production de petite et moyenne séries, à forte valeur ajoutée. Le premier ministre évoque à ce propos « la petite cousine de la French Tech », la French Fab, lancée le 2 octobre. « L’objectif est le même : structurer</a> les filières industrielles, créer</a> des synergies entre des petites entreprises très innovantes et des grands groupes, entre des technologies de pointe et des métiers traditionnels, associer</a> les partenaires publics, labelliser</a> et parler</a> d’une seule voix à l’extérieur de nos frontières, c’est essentiel. »
Un « enjeu considérable »
Pas question de laisser</a> la main sur cette industrie en pleine renaissance. « L’Europe a perdu un certain nombre de batailles importantes depuis la naissance de cette révolution électronique, rappelle-t-il. Ces batailles perdues, elle les a payées cher dans le domaine de l’emploi. Avec les objets connectés, nous avons une occasion unique de relocaliser comme ici à Angers, une partie de notre capacité industrielle. »
Pour y parvenir</a>, dit-il, « il faut que les pouvoirs publics se glissent dans la peau d’un investisseur ou d’un porteur de projet qui se demande où développer</a> l’idée qui lui tient à cœur. Et être</a> capable de lui donner</a> de vraies raisons de le faire</a> chez nous et pas ailleurs ».
S’appuyant sur des « mesures simples », le premier ministre indique que le gouvernement entend « donner accès à toute la population au haut débit en 2020 et au très haut débit dès 2022 ». Un « enjeu considérable », reconnaît-il, « afin de pouvoir</a> couvrir</a> le territoire national de façon satisfaisante et de permettre</a> à toutes les initiatives, où qu’elles soient, de s’exprimer pleinement ».
Autres objectifs affichés : dématérialiser</a> « à 100 % » les démarches administratives « d’ici la fin du quinquennat » et aider</a> « 100 % des entreprises du territoire à faire leur mue numérique ». Le gouvernement compte notamment sur l’argent mobilisé à cette fin par les régions, mais non consommé en totalité, pour mener</a> à bien cet objectif. C’est un enjeu écologique aussi, puisque cette mesure « doit faciliter</a> l’ambition de la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».
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« Stimuler l’investissement »
Le chef du gouvernement profite de son déplacement pour annoncer</a> que le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, s’apprête à démarrer</a> « un start-up tour », qui, après Angers, doit le conduire</a> jusqu’en février 2018 à la rencontre des jeunes pousses du territoire.
« Le but, c’est d’échanger et de débattre</a> mais surtout d’inviter les gens à venir</a> sur la plate-forme pour prendre</a> le temps de décrire</a> le problème qu’ils rencontrent, détaille l’intéressé qui sera la semaine prochaine à Dijon, et la suivante à Montpellier. Les grands savent faire du lobbying. Par contre les start-up, quand elles se retrouvent face à un blocage, ne pensent pas à influencer</a> le décideur politique. En février, on fera le bilan et on verra ce qui doit aller</a> dans cette fameuse loi pour les entreprises. »
M. Philippe le martèle : « La stratégie que nous portons vise à récompenser</a> le travail, à stimuler</a> l’investissement, à investir massivement dans les compétences. » Il rappelle aussi que « 13 des 57 milliards d’euros » du grand plan d’investissements annoncé le 25 septembre « seront consacrés à la compétitivité et à l’innovation. » Et ce n’est pas fini :« Dans les prochains mois, nous allons constituer</a> un fonds de 10 milliards d’euros grâce à une gestion dynamique des participations de l’Etat. Cela nous permettra de financer</a> des innovations de rupture, car il n’est pas anormal que l’Etat prenne des risques. »
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Dans la salle, Pierre Gattaz sourit et applaudit. Quelques minutes plus tôt, le patron du Medef avait lui aussi cité en exemple les « atouts incroyables de la France ». « Il faut en faire la Silicon valley de la technologie IoT [Internet of Things, les objets connectés]. Nous ne devons pas rater</a> cette révolution. Il faut engager</a> la transformation numérique de 100 000 PME et faire que toutes nos entreprises soient rapidement en mesure d’équiper le monde grâce à des produits et des services connectés. » Et de se réjouir : « Aujourd’hui, 60 % de nos jeunes veulent être entrepreneurs. Il y a vingt ans, ils voulaient être fonctionnaires, c’est encourageant. »
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