
Si toute n ouvelle commande d'Emirates constitue un véritable ballon d'oxygène pour le programme A380, ses effets sur le carnet de commandes ne seront peut-être pas aussi visibles qu'attendus. En effet, une partie des appareils commandés par la compagnie de Dubaï se substitueront à d'autres commandes toujours comptabilisées dans les livres d'Airbus, mais dont chacun sait qu'elles ne seront jamais livrées.
Au moins 19 commandes fantômes
Au moins 19 commandes d'A380 sur la centaine restant à effectuer, sont clairement condamnées. Elles ne figurent encore dans le carnet d'Airbus que parce qu'elles n'ont pas été officiellement annulées par les clients et qu'aucun accord n'est intervenu avec Airbus. C'est notamment le cas de dix A380 figurant sous la mention « client non dévoilé », qui sont en fait les appareils commandés en 2010 par Hong Kong Airlines, filiale du groupe chinois HNA, qui n'a jamais obtenu le feu vert de Pékin pour en prendre livraison.
Une coquille vide aux Bahamas
C'est également le cas des six A380 commandés par la britannique Virgin Atlantic, qui veut les remplacer par des A350, ainsi que de trois A380 attribués à Air Accord, qui n'est en fait que la coquille financière basée aux Bahamas de la compagnie russe en faillite Transaero. Celle-ci a interrompu ses activités fin 2015.
Qantas ne veut plus d'autres A380
Mais d'autres commandes d'A380, sans être aussi compromises, sont également très menacées. L'australienne Qantas, qui doit encore prendre livraison de huit des 20 A380 commandés, a ainsi fait savoir en 2016, qu'elle ne souhaitait plus ajouter d'autres très gros porteurs à sa flotte. Des négociations sont en cours avec Airbus pour tenter de transformer au moins une partie de ces huit A380 en A350.
Interrogations sur le loueur Amedeo
Autre gros point d'interrogation : la commande de 20 A380 passée en 2015 par le loueur d'avions américain Amedeo, qui ambitionnait d'élargir le marché du « super jumbo » en proposant à la location des A380 densifiés pour des compagnies qui n'auraient pas les moyens de se l'offrir. Une idée soutenue par Airbus mais qui n'a pas encore trouvé preneur. Amedeo a pris quelques A380 en portefeuille, mais il s'agit en, fait d'appareils rachetés à Emirates pour les lui relouer.
Gagner du temps
Au total, ce sont donc 47 A380 qui ne seront peut-être jamais livrés. Ou qui pourraient être reconvertis en créneaux de livraisons pour Emirates. Car même si Emirates n'en sauvait qu'une partie, la moindre nouvelle commande ferme est au moins un mois de gagné en plus pour la chaîne d'assemblage d'A380 de Toulouse, dont le rythme de production est déjà tombé à moins d'un appareil par mois (0,7 exactement). Et chaque mois gagné est autant de délai supplémentaire pour permettre à Airbus de convaincre de nouveaux clients.
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