
Coup dur pour les anciens salariés d'Alstom Power. A l'occasion de la présentation de la nouvelle stratégie de General Electric aux investisseurs, le patron du conglomérat n'a pas mâché ses mots à l'égard du pôle énergie d'Alstom, acquis pour 13,5 milliards de dollars en 2015. « Alstom s'est révélé en dessous des attentes », a déclaré John Flannery. Le dirigeant américain a jugé Alstom « très décevant ». « En un mot n'attendez rien du côté des fusions-acquisitions » à court terme, a-t-il répété. « Nous devons mieux diriger cette activité », a renchéri Russel Stokes, le nouvel homme fort de la division Power du conglomérat.
S'il a loué la qualité des personnels d'Alstom, John Flannery a regretté le temps pris par la finalisation de l'opération. Il a également souligné que la performance d'Alstom était particulièrement mauvaise dans les énergies renouvelables. 'Clairement il y a eu une mauvaise évaluation du marché', a-t-il expliqué. Une critique directe d'une des opérations les plus emblématiques de son prédécesseur, Jeff Immelt.
Trois joint-ventures
Pour se donner de l'air, il est d'usage de fortement critiquer l'héritage du dirigeant précédent lorsque l'on reprend les manettes d'une société sous la pression des marchés. Mais dans ce cas, John Flannery a quelques raisons d'exprimer son mécontentement. Voilà trois ans, GE avait crée avec Alstom trois joint-ventures dans les réseaux électriques, les énergies vertes et les turbines Alstom pour les centrales nucléaires pour emporter l'approbation du gouvernement de François Hollande.
De lourdes pertes
Or l'activité de ces entités a enregistré de très lourdes pertes en 2016 tandis que leurs chiffres d'affaires reculaient. Selon le document de référence d'Alstom, les trois JV ont enregistré 2,8 milliards d'euros de pertes l'an dernier (dont 1,8 milliard dans les énergies vertes) pour un chiffre d'affaires de 6,3 milliards d'euros. Des éléments comptables ont certes joué mais l'évolution des marchés a également été brutale. Dans l'hydraulique par exemple le chiffre d'affaires mondial de l'activité est tombé à 700 millions d'euros en 2016, contre 1,6 milliard d'euros il y a cinq ans, car une bonne partie de la croissance du secteur se fait désormais en Chine.
Autre sujet difficile pour GE. A partir de septembre 2018, soit grosso modo à l'issue de la finalisation de son rapprochement avec Siemens, Alstom aura la possibilité de se désengager de ses trois alliances avec GE à un prix fixé, assez prohibitif dans le contexte actuel. Dans le cas des réseaux et des renouvelables, GE devra en effet lâcher 2,5 milliards d'euros à Alstom pour acquérir 100% des JV réseaux et énergies vertes. Une facture qui risque fort d'agacer l'investisseur activiste Nelson Peltz...
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