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General Electric s'apprête à supprimer des milliers d'emplois dans le monde

Le géant industriel américain, qui a vu sa capitalisation boursière fondre de 100 milliards de dollars en moins d'un an, est dans une situation financière compliquée. Il présente ce lundi son plan stratégique.

Les temps sont durs chez General Electric. Le géant américain, plongé dans une crise financière, va présenter ce lundi à New York un plan stratégique qui devrait se traduire par des nouvelles cessions d'actifs et des milliers de suppressions d'emplois dans le monde. Le groupe cherche à relever la tête après ses paris ratés sur la rentabilité à long terme du secteur énergétique et plus particulièrement du pétrole et du gaz.

Lors de la publication de ses résultats trimestriels fin octobre, le fabricant de moteurs d'avions et de turbines a décrit un environnement «très difficile». Son bénéfice net a plongé de 9,7% à 1,8 milliard de dollars à fin septembre. Une nouvelle immédiatement sanctionnée par les marchés. Depuis janvier, GE a vu sa capitalisation boursière fondre de 100 milliards de dollars, à 177,7 milliards. Les actionnaires semblent résignés à voir le dividende réduit, une première depuis 2009, car GE ne disposait plus que de 7 milliards de dollars de trésorerie fin septembre alors qu'il a promis de redistribuer 8 milliards.

«Il est clair que nous devons nous serrer la ceinture»

John Flannery, PDG de GE

Ce lundi, le nouveau PDG du groupe, John Flannery, va tenter de regagner la confiance des investisseurs et en premier lieu celle de l'actionnaire activiste Nelson Peltz. Selon plusieurs sources, il devrait annoncer une nouvelle cure d'austérité comprenant des suppressions d'emplois, essentiellement dans l'activité Énergie (Power), qui fabrique des turbines à gaz et à vapeur, ainsi que des générateurs. Ce tour de vis viendra s'ajouter à un programme d'économies de 1 milliard de dollars en cours pour 2017 et à un autre déjà annoncé de 2 milliards pour 2018, misant sur les synergies, les cessions d'actifs et rognant sur les dépenses de fonctionnement et de personnel. GE va ainsi fermer des centres de recherche et développement (R&D) à Shanghaï, Rio de Janeiro et Munich et n'en conservera plus que deux, à New York et Bangalore (Inde). En France, où GE a réalisé la plus grosse acquisition de son histoire en absorbant le pôle Énergie d'Alstom en 2014-2015, quelque 350 emplois doivent être supprimés par GE Hydro, malgré l'engagement initial de GE de développer l'emploi. Pour rappel, les effectifs mondiaux de GE sont déjà passés de 333.000 fin 2015 à 295.000 fin 2016. «Il est clair que nous devons nous serrer la ceinture» et «nous allons réduire les coûts au-delà de 2 milliards de dollars», avait déjà affirmé John Flannery mi-octobre.

Des nouvelles cessions d'actifs

GE pourrait également annoncer la mise en vente des filiales spécialisées dans le transport et l'informatique médicale. La première fabrique notamment des locomotives et des systèmes de signalisation et a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,7 milliards de dollars, tandis que la seconde est spécialisée dans la gestion des dossiers médicaux et regroupe les sociétés API Healthcare et Centricity EMR. Elle appartient à la branche santé de GE, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 18,3 milliards de dollars en 2016. Une autre piste envisagée est la vente partielle ou totale de l'activité de location d'avions de ligne, GE Capital Aviation Services (GECAS), numéro deux mondial de la location d'avions avec une flotte de 1300 avions, dont la valeur est estimée à 25 milliards de dollars. Plusieurs concurrents auraient manifesté leur intérêt pour cette filiale du conglomérat.

La vente de ces activités permettrait à GE de franchir une étape importante dans son objectif de céder des actifs évalués à 20 milliards de dollars d'ici deux ans. Elles viendront s'ajouter à celles déjà effectuées par l'ancien patron du groupe, Jeff Immelt, qui avait cédé les studios Universal, la chaîne de télévision NBC, de l'électroménager et des actifs financiers. «Ils vont vendre tout ce qu'ils peuvent», résume Scott Davis, de Melius Research. «GE est en mode crise et a besoin de nettoyer la maison au plus vite», selon lui. «GE est dans une situation de liquidités critique», ajoute John Inch, analyste chez Deutsche Bank.

Une nouvelle culture d'entreprise

John Flannery va également tenter de redorer l'image du groupe, mise à mal par les révélations récentes sur la gestion de Jeff Immelt. Celui-ci s'est déplacé pendant plusieurs années avec deux avions, dont un vide. Une pratique qui traduit le gaspillage et l'absence de contrôles internes et de contradictions qui ont conduit, selon les experts, à la crise actuelle. John Flannery, qui a promis de «changer la culture», a déjà pris des mesures symboliques. Comme la vente des avions transportant les dirigeants dans leurs voyages d'affaires et la suppression du service de voitures mis à leur disposition. Il a également annulé la traditionnelle retraite de trois jours entre dirigeants du groupe, qui était prévue dans un luxueux hôtel à Boca Raton en Floride.

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