Le groupe Ascométal proche du dépôt de bilan, un des sites dans les Bouches-du-Rhône

Le fabricant d'aciers spéciaux pour la mécanique, l'automobile et l'industrie des hydrocarbures qui emploie près de 1.550 salariés, devrait "se déclarer en cessation de paiement dans les prochains jours auprès du tribunal de grande instance de Strasbourg " a déclaré Cyril Brand, élu CFDT de l'entreprise.

Selon le responsable syndical, cette procédure judiciaire, synonyme d'un dépôt de bilan, pourrait être engagée dès ce lundi. Ascométal devrait être placée dans la foulée en redressement judiciaire, l'objectif étant de trouver "un repreneur sérieux" pour l'entreprise, a-t-il ajouté.

Selon une source proche du dossier, cette nouvelle a été annoncée par la direction vendredi dernier, 18 novembre, en comité central d'entreprise . "Il y a encore des discussions avec les partenaires, notamment sur le calendrier", a toutefois précisé cette source.

La direction d'Ascometal, entreprise détenue par un consortium d'investisseurs majoritairement français, et qui possède des sites sidérurgiques à Hagondange en Moselle, à
Dunkerque dans le Nord et à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône, n'ont pas pu être jointe aujourd'hui, samedi 19 novembre, pour confirmer l'information.

De son côté le ministère de l'Economie a assuré "suivre le dossier de près et travailler avec l'entreprise pour trouver un repreneur"

Ascométal, ancienne filiale d'Usinor, avait déjà été placée en redressement judiciaire en mars 2014, avant d'être reprise en mai 2014 par Frank Supplisson, associé à des investisseurs français et européens, sous la houlette du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Cette reprise n'a toutefois pas permis à l'entreprise, qui compte parmi ses clients Renault, Bosch, Fiat, Toyota, BMW ou la SNCF, de rebondir.

Face à cette situation Cyril Brand, responsable CFDT a rajouté "Cela fait trois ans qu'on se contente de survivre . On est très inquiet. Il faut qu'on trouve un repreneur sérieux et qu'on sorte de cette situation".

Le groupe a changé de patron fin 2016 avec la nomination d'Alex Nick à la place de Frank Supplisson. Alex Nick était auparavant directeur des produits longs d'ArcelorMittal North.

Selon Le Figaro, le groupe a réalisé en 2016, 377 millions d'euros de chiffre d'affaires contre encore 500 millions d'euros en 2015. 

Lors d'une interview en octobre, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait évoqué la fragilité financière du groupe, critiquant les choix effectués en 2014 sous l'égide d'Arnaud Montebourg. Il avait notamment déclaré : "Il y avait une proposition d'achat par des investisseurs étrangers solides, mais il a préféré bâtir de bric et de broc une solution franco-française qui est tombée quelques années plus tard et qui menace désormais les salariés"

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