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Les propositions d'Édouard Philippe pour l'industrie française

Lors d'un Conseil national de l'industrie, organisé ce lundi à Bobigny, le chef du gouvernement a notamment annoncé l'entrée en vigueur d'un fonds pour l'innovation au 1er janvier 2018 et une vigilance particulière de l'État sur les OPA.

Le gouvernement passe à la vitesse supérieure pour soutenir l'industrie française! Lors d'un Conseil national de l'industrie, ce lundi à Bobigny (Seine-Saint-Denis), le premier ministre Edouard Philippe a annoncé que le fonds de l'État pour l'innovation, qui doit être doté de 10 milliards d'euros, sera opérationnel le 1er janvier prochain 2018.

«Pour commencer, il sera alimenté en cash par le produit des récentes cessions de participations dans Engie et Renault. Le solde, environ 8 milliards d'euros, sera constitué de participations publiques n'ayant pas vocation à être cédées mais versant des dividendes réguliers», a expliqué Edouard Philippe. L'État a cédé début septembre 4,15% du groupe d'énergie Engie pour 1,53 milliard d'euros, puis a revendu début novembre les 4,73% de Renault qu'il avait acquis en 2015, empochant une plus-value de plus de 55 millions d'euros.

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«Le rendement annuel de ce fonds, qui sera de l'ordre de 200 à 300 millions d'euros par an, sera sanctuarisé pour garantir notre effort annuel en matière d'innovation, en matière d'innovation de rupture et limiter toute tentation de rabot qui viendrait obérer nos capacités industrielles», a ensuite poursuivi le premier ministre. En juillet dernier, le ministre de l'Économie avait vanté cette innovation dite de «rupture», «celle qui permettra à la France de rattraper un certain nombre de retards qu'elle a pris dans les révolutions technologiques en cours», avait-il expliqué. Ainsi, pour enrayer la désindustrialisation, Matignon entend donc favoriser l'innovation et la montée en gamme des entreprises. Pour rappel, entre 1980 et 2007, la contribution de l'industrie à la richesse nationale est passée de 24% à 14% (alors qu'elle est toujours de plus de 23% en Allemagne). Et sur cette période, l'industrie a perdu 1.913.500 emplois (tombant à 3.414.000), soit une baisse de 36% de ses effectifs.

Vigilance sur les OPA

L'État français n'hésitera pas à «monter au créneau» pour défendre les grands groupes français susceptibles de faire l'objet d'OPA, par exemple dans les secteurs de l'agroalimentaire et des cosmétiques, a déclaré le premier ministre. Une offre publique d'achat (OPA) est une offre d'acquisition du capital d'une entreprise cible.

«Ne soyons pas naïfs et nous n'hésiterons pas à monter au créneau en cas de menace sur nos champions français, notamment en cas de menace d'OPA sur nos champions français», a déclaré Edouard Philippe. «Cette vigilance ne concernera pas uniquement les secteurs de la défense ou de la sécurité, elle vaudra pour tous les secteurs, y compris par exemple l'agroalimentaire ou les cosmétiques dès lors que l'ancrage territorial des groupes concernés, leur dynamisme à l'exportation ou leur appartenance symbolique à la marque France le justifie», a-t-il précisé. Ces derniers mois, Danone a fait l'objet de rumeurs rapportées par la presse américaine et la mort de Liliane Bettencourt, en septembre, a relancé les spéculations concernant L'Oréal.

Des hommes clés

«L'industrie fait vivre un territoire et lui donne des repères dans un monde tourmenté. L'industrie donne une souveraineté et une autonomie stratégique à notre pays [...] Une France sans usines n'est pas une option», a aussi déclaré le premier ministre. Pour servir ses objectifs, le gouvernement pourra compter sur de nouveaux personnages clés.

Jean-Pierre Floris, ancien PDG de Verallia, doit être prochainement nommé délégué interministériel aux restructurations industrielles. Quant à la politique en matière de compétitivité et d'innovation, Philippe Varin y jouera un rôle-clé. Ancien patron de PSA - dont il a organisé la restructuration après la crise de 2008-2009 en fermant notamment l'usine d'Aulnay - ce dirigeant de 65 ans préside le conseil d'administration d'Areva.

» LIRE AUSSI - Philippe Varin: «Une France sans usines serait une catastrophe»

À partir de janvier, ce dernier prendra aussi la tête de France Industrie, la nouvelle grande organisation des patrons du secteur. Matignon a également décidé de le nommer vice-président du Conseil national de l'industrie, qui réunit le patronat, les syndicats et les pouvoirs publics. Il deviendra ainsi un interlocuteur-clé de l'État en l'absence d'un «vrai» ministre de l'Industrie.

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