Alors qu'une quatrième journée de mobilisation contre les ordonnances du gouvernement est prévue ce jeudi, à l'appel de la CGT et FO, le mouvement s'essouffle. En 2016, la contestation contre la loi El Khomri avait été davantage suivie.
C'est reparti pour un tour, le quatrième. Ce jeudi, la CGT et FO organisent ensemble une journée de mobilisation contre les réformes du gouvernement, qu'elles jugent «libérales». C'est la première fois depuis le début du quinquennat que FO se joint à la CGT. Le mot d'ordre de cette journée de grèves et de manifestations - également à l'appel de Solidaires, de la FSU et d'organisations de jeunesse (Unef, UNL, Fidl) - est large. L'objectif étant de viser les salariés du privé et du public. La division syndicale reste toutefois de mise. Si la CFDT et la CFE-CGC critiquent les ordonnances et les mesures d'économies dans la fonction publique, elles n'ont pas rejoint l'appel malgré les demandes insistantes d'une partie des militants.
» LIRE AUSSI - Réforme du Code du travail: les réponses aux 15 questions que les salariés se posent
Pour l'exécutif, la page des ordonnances est tournée, même si le projet de loi de ratification doit encore être débattu à l'Assemblée nationale du 21 au 24 novembre, avant un vote le 28. La semaine dernière, la ministre du Travail - Muriel Pénicaud - a une fois de plus défendu une réforme qui va «protéger les salariés» et «libérer les capacités d'initiative des entreprises».
» LIRE AUSSI - Code du travail: la loi de ratification des ordonnances débarque au Parlement
Une vision que ne partagent pas les syndicats qui ont au contraire alerté les députés des «dangers» de cette réforme. «Pour notre part, nous sommes convaincus que les grèves et les manifestations restent, en France comme partout dans le monde, efficaces», répond Philippe Martinez, numéro un de la CGT, qui en sera à sa quatrième journée de mobilisation contre les ordonnances. La première mobilisation contre les ordonnances, le 12 septembre, avait réuni dans toute la France entre 500.000 (selon les syndicats) et 223.000 personnes (police). Au cours des deux journées de mobilisation suivantes, le mouvement s'est nettement essoufflé (voir graphique ci-dessous).
Le mouvement contre la loi El Khomri avait été particulièrement long
Ces chiffres sont à comparer au mouvement de 2016 contre la loi El Khomri, qui avait été particulièrement long. Pendant quatre mois, une dizaine de journées d'action avaient été organisées par les opposants au projet. La mobilisation avait pris la forme de grèves, de blocages de sites (comme des raffineries) et de manifestations. De violents incidents avaient parfois éclaté en marge des cortèges. Une Porsche avait par exemple été incendiée à Nantes, en avril 2016.
Le pic de la mobilisation avait été enregistré le 31 mars 2016 avec 390.000 manifestants dans la France entière (selon la police) et 1.200.000 (selon les organisateurs). Une contestation bien plus importante que celle contre les ordonnances.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Loi travail: deux graphiques qui montrent l'effondrement de la mobilisation de la rue"
Post a Comment