
La République en Marche a désigné à sa tête Christophe Castaner, ce samedi 18 novembre, en congrès à Lyon. Le parti présidentiel comptant sur ce proche d’Emmanuel Macron pour lui donner un nouvel élan après les critiques essuyées sur son absence du paysage politique et son manque de démocratie interne. « C’est un honneur, c’est un devoir », a déclaré, cet après-midi, le nouveau chef devant les adhérents réunis à Lyon.
« Ce n’est pas un rêve, ce n’est pas une ambition, c’est une chance, un honneur, c’est un devoir », a déclaré Christophe Castaner, en promettant de ne pas être « le chef du mouvement » mais « un animateur, un facilitateur ». Plébiscité à main levée par cadres et militants, moins deux abstentions, ce proche d’Emmanuel Macron a été élu sans suspense pour trois ans au poste de « délégué général » du parti présidentiel La République en Marche (LREM), ce samedi 18 novembre, à Lyon.
En retour, Christophe Castaner a reçu des louanges de toutes parts, à commencer par Édouard Philippe qui l’a précédé à la tribune, cet après-midi. « 'Casta' c’est d’abord un accent. Un accent tonique et un accent joyeux. C’est aussi une volonté, fortement enracinée à quelque chose qui remonte très loin : la volonté de faire réussir l’équipe. Je ne sais pas s’il sera un bon délégué mais je peux vous garantir que ce sera un excellent général », a vanté le Premier ministre.
« Remettre le mouvement en mouvement »
Ses nouvelles fonctions, non rémunérées, vont l’obliger à abandonner au moins le porte-parolat et certains, y compris dans son camp, poussent pour un départ du gouvernement en jugeant sa casquette de chef de parti incompatible avec son secrétariat d’État. Christophe Castaner retournerait alors sur les bancs de l’Assemblée nationale, comme simple député des Alpes-de-Haute-Provence. Quoiqu’il arrive, son élection entraînera un remaniement du gouvernement en début de semaine prochaine qui devrait toutefois rester d’ampleur limitée.
Quinquagénaire volubile et chaleureux, il a été adoubé par l’Elysée pour sa nouvelle envergure politique et ce qu’il incarne : un « marcheur » de la première heure, à la fois proche d’Emmanuel Macron et facile au contact avec les simples adhérents. Christophe Castaner dit, lui, vouloir « remettre le mouvement en mouvement » et développe un programme en trois axes : que chacun trouve de « l’utilité et de la responsabilité » ; « élaborer le corpus idéologique » d’un parti centré sur le programme présidentiel ; et « préparer les échéances politiques », dont les Européennes de 2019.
« Nul besoin de mise en scène médiatique »
Alors que La République en Marche s’est engagée sur d’ambitieux chantiers (formation militante, grande marche européenne…), grâce au jackpot des subventions publiques (20 millions d’euros par an), son nouveau chef ne veut pas nier « les questions » formulées en interne « sur le fonctionnement » d’un parti en jachère depuis les élections et dont les quelque 380 000 adhérents revendiqués attendent une impulsion. D’autant plus après le départ d’une centaine d’adhérents déçus, cette semaine.
« Ces sujets ne sont pas tabous », a-t-il poursuivi, tout en lançant un avertissement : « nul besoin de mise en scène médiatique pour cela. À trop aimer les allumettes, on peut tous se brûler ». Christophe Castaner devra effectivement apaiser les remous liés à l’élection des 20 membres de son bureau exécutif qui ont cristallisé certaines critiques sur l’absence supposée de démocratie.
La liste favorite, composée par et pour Christophe Castaner, a été choisie à une large majorité samedi (386 voix sur 521 votants) même s’il manquait toutefois quelque 200 membres sur les 750 du Conseil. Elle comprend 10 parlementaires, dont le patron des députés LREM Richard Ferrand et celui des sénateurs François Patriat, mais sa composition a été jugée par certains trop « parisienne » et éloignée des simples adhérents.
« Lorsque tout le monde file droit, on hurle à la caporalisation. Lorsque tout le monde débat, on hurle à la cacophonie. Et lorsqu’on évite ces deux écueils, on trouve toujours quelqu’un pour hurler », a relevé Édouard Philippe. Avant d’ajouter face aux adhérents : « Depuis un an et demi vous avez déjà tout réinventé, alors vous pouvez bien continuer un peu. Votre mouvement est en marche et rien ne l’arrêtera. »
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