
De l'art de commenter les chiffres du chômage... On savait que les statistiques mensuelles, très volatiles, du nombre de personnes inscrites à Pôle emploi défiaient toute rationalité, au point que leur périodicité de publication va changer . C'est au tour de celles, trimestrielles, du taux de chômage mesuré par l'Insee au sens du Bureau international du travail (BIT), pourtant jugée plus stables et les seules retenues par l'exécutif dans sa communication, de venir brouiller l'analyse.
Au troisième trimestre, ce taux a augmenté de 0,2 point en France métropolitaine par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 9,4 % et concerner 2,7 millions de personnes, soit 62.000 de plus. La hausse est de même ampleur pour la France entière (9,7 % hors Mayotte).
Rappelons qu'est considérée comme chômeur par le BIT toute personne de plus de 15 ans qui n'a pas travaillé ne serait-ce qu'une heure au cours de la semaine de référence, qui est disponible pour le faire dans les deux semaines et a entrepris des démarches actives de recherche d'emploi dans le mois précédent.
Le taux de chômage repart en légère hausse
Le halo autour du chômage en nette baisse
Même si elle se situe dans la marge d'erreur statistique, la hausse du taux de chômage au troisième trimestre est incontestablement une surprise alors que les tous les indicateurs macroéconomiques - climat des affaires, prises de commandes, investissements... - restent bien orientés. « C'est inattendu », concède-t-on à l'Insee.
C'est d'autant plus inattendu que ce même taux avait retrouvé au deuxième trimestre son niveau de début 2012. Qui plus est,
Un « à-coup »
A l'Insee, on milite plus sur un « à-coup » que sur un retournement de tendance. Sur un an, le taux de chômage reste en baisse, de 0,3 point, fait-on remarquer. Malgré un fléchissement, le taux d'emploi des 15-64 ans reste lui aussi en hausse sur un an à un niveau « qui reste très haut ».
Une des explications possibles peut être trouvée dans l'évolution du « halo autour du chômage ». On y retrouve des personnes objectivement sans emploi mais qui ne remplissent pas strictement les trois critères du BIT, parce qu'elles sont découragées par exemple.
A 1,4 million, ce halo a diminué de 59.000 personnes en France métropolitaine, soit peu ou prou le nombre de chômeurs en plus. A ce niveau, la baisse est assez exceptionnelle, analyse-t-on à l'Insee, la plus forte en plus de dix ans.
Les créations d'emplois, la clé
On peut donc esquisser que l'amélioration de la conjoncture pousse un certain nombre de personnes à chercher à nouveau du travail. En d'autres termes, par un jeu de vases communicants, la reprise économique s'accompagnerait d'une hausse... du taux de chômage !
Pour combien de temps ? Tout dépendra du nombre de créations d'emplois. Pour que le chômage baisse structurellement, il faut qu'il soit assez élevé pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail et les chômeurs employables. A ce stade, l'Insee table toujours sur une hausse de l'emploi marchand cette année même si la dynamique du second semestre marque un ralentissement, du fait notamment de la fin de la prime à l'embauche dans les PME .
Ce ralentissement était d'ailleurs visible au troisième trimestre avec un peu moins de 30.000 emplois créés en net, contre 81.500 au trimestre précédent. La baisse des emplois aidés dans le public va également jouer. Et le gouvernement l'admet bien volontiers : les effets des grandes réformes sociales - Code du travail , formation et assurance-chômage - ne produiront pas leurs effets à court terme.
En attendant, l'Insee maintient sa prévision d'un taux de chômage de 9,4 % pour la France entière sur 2017.
https://www.lesechos.fr/economie-france/social/030882480587-france-62000-chomeurs-supplementaires-entre-juillet-et-septembre-2130687.phpBagikan Berita Ini
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