
Quelles sont les régions les moins égalitaires ? Et où les mécanismes de redistribution fonctionnent-ils le mieux ? Dans une étude publiée ce mardi, l'Insee observe les écarts de richesse au niveau local région par région, département par département. L'institut met surtout en lumière le rôle de l'impôt sur le revenu et des transferts sociaux pour réduire les écarts. Avec une efficacité accrue là où les inégalités sociales sont le plus marquées.
De l'écart de revenus fiscaux à l'écart de revenus disponibles
Le ratio entre le revenu plancher des 10 % les plus riches et le plafond des 10 % les plus pauvres atteint son maximum en Ile-de-France, région où l'on trouve les plus hauts revenus du pays. Mesuré sur le revenu fiscal, c'est-à-dire avant les transferts fiscaux et sociaux, ce « rapport interdécile » s'élève à 7,6, alors qu'il dépasse à peine 4 dans les Pays de la Loire et la Bretagne.
Mais tout change si l'on considère non plus les revenus fiscaux, mais les revenus disponibles. L'écart de niveaux de vie en Ile-de-France se réduit alors à 4,5. Il prend en compte l'impôt sur le revenu, qui permet de réduire de 31,5 % le niveau de vie des Franciliens les plus aisés, et les prestations sociales.
Si l'on zoome au niveau départemental, on s'aperçoit que les inégalités rapetissent particulièrement vite en Seine-Saint-Denis (baisse de 5 points du ratio après prise en compte des transferts sociaux et fiscaux), et à Paris (baisse de 4,5 points), le département où les inégalités de revenus sont les plus fortes. La diminution est également marquée dans les Bouches-du-Rhône (-4,3 points).
L'impact du taux de pauvreté
L'Ile-de-France reste néanmoins la région où les richesses sont le moins bien réparties. A l'autre extrémité du spectre, la Bretagne et les Pays de la Loire demeurent les plus égalitaires, avec des écarts de niveaux de vie de 2,91 et 2,83. Du coup, dans ces régions, les transferts socio-fiscaux ne changent pas beaucoup la donne : moins de 2 points d'écart avec le rapport interdécile mesuré selon le revenu fiscal. En Vendée, le département où les inégalités monétaires sont les moins fortes, le rapport interdécile n'est modifié que de 0,9 point.
Ce n'est pas un hasard. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, le taux de pauvreté tourne autour de 11 %, en dessous de la moyenne nationale (14 %) . Or les transferts socio-fiscaux sont d'autant plus efficaces pour réduire les inégalités que le taux de pauvreté est élevé, remarque l'Insee. Ainsi, dans les Hauts-de-France, où ce taux est de 18,3 %, les écarts de richesse diminuent de 3,17 points, et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur où il est de 17,5 %, ils fléchissent de 3,1 points.
https://www.lesechos.fr/economie-france/social/030831546350-prestations-sociales-impots-linsee-dresse-le-bilan-des-territoires-les-moins-inegalitaires-2127812.phpBagikan Berita Ini
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