Les dirigeants de la SNCF l’ont mauvaise. Les 2 500 passagers restés momentanément à quai à la gare de Paris-Bercy ont occulté le départ, plutôt sans problème, des 1,7 million de voyageurs qui avaient choisi le train durant ce week-end. Certes, les passagers qui n’ont pu trouver place dans le train pour lequel ils avaient acheté un billet ont pu en trouver un autre, plus tard. Reste la polémique sur le fait qu’il soit possible, aujourd’hui encore, d’acheter un titre de transport sur certains Trains express régionaux (TER) ou Intercités et ne pas trouver de place les jours de grands départs.

Et pour cause, à la différence des TGV, ces trains ne sont pas à réservation obligatoire et les billets achetés sont en général valables pour une durée de sept jours, histoire de donner de la souplesse aux voyageurs. Il est donc possible de se retrouver, pour un même train, avec plus de billets vendus que ce que ne peut en contenir une rame. Toute la question est maintenant de savoir si cette situation peut perdurer.

Dimanche sur les ondes de RTL et France Info, le directeur général adjoint de la SNCF, Mathias Vicherat, a ouvert une voie en ce sens en laissant entendre que la SNCF réfléchissait «pendant les périodes de forte affluence» à «prévoir des voyages qui se feront avec réservation et uniquement avec réservation, avec sans doute des contrôles à quai». Par ailleurs, le directeur général des trains express régionaux, Franck Lacroix, réfléchit à une segmentation de son offre dans laquelle une partie des lignes pourraient devenir à réservation obligatoire, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et nécessiterait l'accord de l'Etat et/ou des régions.

En cela, la SNCF se rapprocherait du fonctionnement du transport aérien pour lequel la réservation est 100% obligatoire quel quel soit le vol. Et, le surbooking (surréservation), lorsqu’il est pratiqué, donne lieu à une indemnisation prévue par la réglementation européenne.

Franck Bouaziz