* Airbus a remporté 333 commandes nettes sur 11 mois
* Le groupe a annoncé 705 nouvelles commandes en décembre
* Boeing revendique 844 commandes au 19/12, pourrait
approcher les
900
* La place sur le podium dépend des commandes honorées en
2017
par Tim Hepher
PARIS, 29 décembre (Reuters) - Airbus AIR.PA a mis les
bouchées doubles en décembre pour tenter de battre sur le fil
Boeing BA.N en matière de commandes et boucler sur une note
positive une année dominée par des problèmes de gouvernance et
une série d'enquêtes sur des soupçons de fraude.
Les contrats annoncés cette semaine ont permis de confirmer
une commande record de 430 appareils de la part de la société de
financement Indigo Partners pour le compte de quatre compagnies
aériennes, qui ont probablement bénéficié de remises importantes
du constructeur européen, soucieux de rattraper le retard sur
son rival américain.
Le contrat avec Indigo et une série de commandes portant sur
un maximum de 275 appareils sont un peu le chant du cygne de
John Leahy, le directeur des ventes d'Airbus qui a prévu de
prendre sa retraite en janvier après avoir quasiment triplé la
part de marché d'Airbus pendant ses 23 années aux manettes.
L'année 2017 a été particulièrement éprouvante pour Airbus,
d'abord distancé brutalement par Boeing, le moral de ses
commerciaux étant ébranlé par les enquêtes judiciaires en France
et au Royaume-Uni sur l'utilisation d'intermédiaires par une
entité du groupe aujourd'hui dissoute.
Ce contexte n'a pas empêché Airbus de battre des records en
Bourse. L'action affiche une progression de plus d'un tiers
devant début janvier, la quatrième plus forte de l'indice CAC
40, le groupe s'étant montré capable de surmonter ses récents
problèmes de production.
Soucieux de partir en beauté, John Leahy s'est lancé le défi
de vendre au moins autant d'avions que les 700 appareils
qu'Airbus prévoit de livrer en 2017, ceci après avoir revu à la
hausse l'objectif interne de 400 commandes, qui avait été arrêté
au moment où leur rythme ralentissait fortement.
De nombreux observateurs s'attendent à ce que le New-Yorkais
fasse encore mieux et tente d'égaler Boeing, qui a enregistré
844 commandes nettes à la date du 19 décembre et qui serait plus
proche de la barre des 900 aujourd'hui.
Airbus a annoncé pour sa part un total de 705 commandes de
monocouloirs à fin novembre, ce qui pourrait lui permettre de
passer d'ici la fin de l'année la barre des 1.000, en fonction
toutefois de la proportion de commandes nettes (avant
annulations).
Le groupe a enregistré récemment des commandes pour 100
appareils de la part de Delta Air Lines DAL.N , pour 50 chacun
de la part des loueurs aéronautiques AerCap AER.N et China
Aircraft Leasing (CALC) et pour 75 de la part de deux autres
compagnies aériennes.
La compagnie hongroise Wizz Air WIZZ.L a précisé que sa
part de la commande d'Indigo - qui porte sur 146 avions - devait
encore être approuvée par ses actionnaires.
UNE COURSE EFFRÉNÉE QUI PÈSE SUR LES MARGES
Si toutes les transactions annoncées par Airbus depuis début
décembre étaient comptabilisées en 2017, les deux tiers de
l'activité de l'année auront été réalisés au cours du dernier
mois, contre une moyenne de 20% lors des 10 années précédentes.
Selon des analystes et des sources industrielles, une telle
frénésie pourrait peser sur les marges bénéficiaires en raison
des rabais importants consentis par Airbus.
Indigo Partners aura négocié des prix exceptionnellement
bas, tout comme les loueurs AerCap et CALC, ajoutent-ils.
"Indigo engrange des commandes pour les compagnies aériennes
mais ce n'est pas bon pour les marges car ça accroît le pouvoir
de négociation des acheteurs", observe Richard Aboulafia,
analyste chez Teal Group.
Chez Airbus, on souligne que les prix sont établis en
fonction de la taille des commandes et que le constructeur n'a
donc consenti aucun rabais exceptionnel.
"Nous sommes avant tout dans une industrie de volumes", a
observé Richard Aboulafia.
En revanche, l'année a été mauvaise pour les commandes de
gros porteurs Airbus. Le constructeur en a vendu 46 depuis le
début de l'année et a été battu par Boeing, qui en a vendu trois
fois plus environ en raison du succès de son Dreamliner dont les
ventes sont à leur plus haut niveau depuis 2013.
En dépit des interrogations sur l'avenir de l'A380, le plus
gros avion commercial du monde, Airbus espère toujours décrocher
une commande de 36 de ces appareils auprès de la compagnie
Emirates. Les discussions ont échoué au salon aéronautique de
Dubaï le mois dernier mais ont depuis repris, selon des sources
industrielles.
Tout ceci n'empêche pas Airbus d'examiner différents
scénarios permettant d'arrêter progressivement la production de
l'A380 s'il ne décroche pas la commande d'Emirates, a-t-on
déclaré récemment à Reuters de sources proches du dossier.
Airbus a qualifié cette information de "spéculation".
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Airbus prêt à arrêter l'A380 si Emirates n'en achète pas-sources
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(Jean-Michel Bélot pour le service français, édité par
Dominique Rodriguez)
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