Des chauffeurs Uber dénoncent les fraudes au remboursement des courses

La CFDT-VTC s'est alarmée ce jeudi d'une hausse des "dénonciations calomnieuses" de clients Uber cherchant, selon le syndicat, à se faire rembourser leur course.

Les chauffeurs d'Uber sont-ils les cibles répétées de fraudes commises par leurs clients? C'est, en tout cas, l'avis de la CFDT-VTC, qui s'est émue ce jeudi d'une hausse des "dénonciations calomnieuses" émanant de clients cherchant à se faire rembourser leur course. Pour étayer son propos, la branche VTC de la CFDT prend l'exemple d'un chauffeur qui, s'estimant accusé à tort, a porté plainte conjointement avec le syndicat. 

"J'ai été victime de dénonciation d'un délit imaginaire", en l'occurrence de s'être masturbé devant une cliente, a déclaré à la presse Daniel, 7000 courses au compteur depuis le début de sa collaboration avec Uber, en février 2016. Son compte a été suspendu pendant trois jours avant d'être réactivé par la plateforme de réservation mais, "surpris et choqué", il a saisi le parquet de Paris pour porter plainte contre X, ne connaissant pas l'identité de la cliente. 

17 chauffeurs en 4 jours

La CFDT-VTC a également porté plainte, une "première" en Europe selon l'organisation, qui dénonce un phénomène croissant. "Dix-sept chauffeurs se sont rapprochés de nous en quatre jours" pour des faits similaires, a rapporté Fabian Tosolini de la CFDT-VTC, en expliquant que souvent, les chauffeurs se taisent car ils veulent "passer à autre chose" ou ont "peur" d'une désactivation. 

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"Même quand ça coûte 5,70 euros, [des clients] trouv[ent] des subterfuges pour ne pas payer les courses", a-t-il affirmé. Or, derrière les fausses accusations il y a de vraies "conséquences sur l'emploi, la rémunération et le moral". Le syndicat croit le chauffeur innocent car il a été reconnecté très rapidement à la plateforme, aucune plainte n'a été déposée contre lui et lui-même veut "aller jusqu'au bout" pour prouver son innocence. 

Suspension de compte, une "précaution"

Interrogé sur ce cas particulier, Uber explique que "par précaution, après avoir reçu une plainte, nous pouvons suspendre temporairement un compte jusqu'à ce que le problème soit résolu", selon des "critères de désactivation" inscrits dans une "Charte de communauté Uber". 

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Par ailleurs, la plateforme met en avant un "panel d'appel", consultatif, constitué de chauffeurs volontaires "sélectionnés au hasard", chargé depuis juin d'examiner les cas de chauffeurs estimant avoir été désactivés à tort. "On n'en connaît aucun", s'est étonné Yazid Sekhri de la CFDT-VTC. Selon lui, Uber doit encore faire preuve de "plus de transparence" sur la désactivation et accepter les syndicats dans cette instance d'appel. Une demande restée "lettre morte". 

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