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La CE propose une intégration plus profonde de la zone euro

par Jan Strupczewski et Francesco Guarascio

BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne (CE) a proposé mercredi de créer un fonds de soutien de la zone euro pour aider les pays à faire face à des crises économiques qui ne sont pas de leur fait, pour soutenir l'investissement et pour encourager les pays de l'UE non membres de la zone euro à adopter la monnaie unique.

Le projet de la Commission, qui sera soumis aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE - excepté le Royaume-Uni - le 15 décembre, vise à resserrer l'unité européenne autour de la monnaie unique après la montée des populismes en Europe et le départ prévu des Britanniques en 2019.

"Les mesures soutiendront les efforts des Etats membres pour rendre leurs économies plus résilientes et stables et renforceront aussi nos capacités de gestion des crises", a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président de l'exécutif européen, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"Pour prospérer, la zone euro doit être ouverte et inclusive. Il nous faut soutenir par tous les moyens les efforts des pays de l'UE qui souhaitent emprunter le chemin de l'adhésion à l'euro, afin de s'assurer qu'ils peuvent se préparer à prospérer au sein de l'union monétaire."

Mais ces projets suscitent des inquiétudes chez les huit pays de l'Union européenne (hors Grande-Bretagne) n'ayant pas adopté l'euro - Bulgarie, Croatie, Danemark, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Suède.

Ils redoutent, avec une intégration approfondie des membres de la zone euro, de devenir des membres de second rang, qui auraient moins moins de pouvoir, et moins de fonds, à l'avenir.

Pour apaiser de telles craintes, la Commission a fait valoir que ses propositions étaient ouvertes à tous les membres de l'UE, même si cela pouvait heurter l'opinion de certains dirigeants de la zone euro, notamment le président Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat français plaide pour la création d'un budget de plusieurs centaines de milliards d'euros pour la zone euro, avec un ministre des Finances de la zone euro et un Parlement de la zone euro.

UN MINISTRE PANEUROPÉEN DES FINANCES

Mais la Commission souhaite seulement mettre en place une incitation financière pour les pays qui entreprennent des réformes structurelles. Elle propose également d'aider financièrement les pays non membres de la zone euro, qui seront tous, l'exception du Danemark, amenés à adopter la monnaie unique à un moment ou un autre.

La Commission soutient aussi l'idée d'une mise en place de ce qu'elle appelle une "fonction de stabilisation" de la zone euro, car la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) ne peut pas gérer les crises économiques qui touchent seulement un ou quelques pays de la zone euro.

Cette proposition nécessite la création d'un fonds, dont le montant n'a pas été précisé, afin de protéger l'investissement en cas de choc économique dans quelques pays de la zone euro.

Au lieu d'un ministre des Finances de la zone euro, la Commission a appelé à nommer un ministre paneuropéen de l'Economie et des Finances, qui serait également membre de la CE et qui présiderait les réunions des ministres des Finances de la zone euro.

Ce poste pourrait être créé après les élections européennes de 2019 quand la prochaine Commission débutera ses travaux en novembre.

Actuellement, le président ou la présidente de l'Eurogroupe, poste qui se rapproche le plus de celui du ministre des Finances de la zone euro, témoigne régulièrement devant la commission des affaires économiques et monétaires (Econ) du Parlement, mais celle-ci n'a aucun pouvoir sur lui ou sur elle.

Les ministres des Finances de la zone euro ne sont pas emballés à l'idée que la Commission, qui n'a qu'un statut d'observateur à leurs réunions mensuelles, préside les débats.

Parmi les autres idées d'intégration de la zone euro, l'Allemagne propose de transformer le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds d'urgence de la zone, en un Fonds monétaire européen (FME).

La Commission a soutenu cette idée, mais elle a déclaré que la FME devrait devenir une institution de l'UE, qui serait contrôlé par le Parlement européen. Le FME fournirait également un soutien de 60 milliards d'euros au Fonds de résolution unique (FRU) financé par les banques.

La Commission n'a en revanche pas examiné la proposition de l'Allemagne, soutenue par la Slovaquie et les Pays-Bas, portant sur la création d'un "mécanisme de restructuration de la dette souveraine"(MRDS) qui ferait pression sur les gouvernements afin qu'ils mènent une politique budgétaire prudente.

(Véronique Tison et Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

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