
Numéros de téléphone, habitudes d'utilisation... Ces données des utilisateurs de la messagerie instantanée WhatsApp sont partagées à leur insu avec un autre réseau social : Facebook. La messagerie au logo vert, comptant un milliard d'utilisateurs dans le monde et 55 milliards de messages envoyés par jour, transfère en effet illégalement les données de ses utilisateurs à sa maison mère, a averti lundi la Commission nationale informatique et libertés (Cnil).
C'est à la suite de son rachat par Facebook en 2014 que la messagerie a modifié ses conditions d'utilisation et de politique de confidentialité. Cela lui permet « de la sécurité, de la publicité ciblée et du business intelligence », a expliqué sur BFM Business la présidente de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin.
« Facebook a extrêmement mal coopéré »
« Nous disons à Facebook que la combinaison de données qu'elle opère entre les données de Facebook et celles de WhatsApp n'a pas de base légale », a-t-elle ajouté.
Il faudrait que WhatsApp demande au préalable le consentement de ses 10 millions d'utilisateurs français. Aujourd'hui, pour s'opposer aux agissements de WhatsApp, ces derniers n'ont d'autre choix que de supprimer leur compte. La Cnil a donné trois mois au groupe américain pour se conformer à la loi.
Le groupe s'est montré jusqu'à présent peu réceptif aux avertissements de la Cnil. Lors de l'enquête menée par la Comission, « Facebook a extrêmement mal coopéré », a rapporté Isabelle Falque-Pierrotin.
Des précédents
Ce n'est pas la première fois que la Cnil et le réseau social américain s'opposent au sujet de la protection des données. En mai dernier, la Comission a infligé une amende de 150.000 euros à la société de Mark Zuckerberg et sa filiale européenne Facebook Ireland.
Dans ce nouveau round, « la Cnil n'a donc pas été en mesure d'examiner pleinement la conformité des traitements mis en oeuvre par la société à la Loi informatique et libertés », regrette la Commission dans un communiqué résumant sa délibération.
De plus, alors qu'il lui a été demandé à plusieurs reprises de communiquer un échantillon des données des utilisateurs français transmises à Facebook, WhatsApp a estimé ne pas être en mesure de fournir ces informations. Dans la mesure où elle est installée aux Etats-Unis, la firme se considère uniquement soumise à la législation de ce pays.
Jusqu'à 3 millions d'euros de sanction
« La Cnil est compétente dès lors qu'un opérateur met en oeuvre des moyens de traitement situés en France », précise pourtant la Commission qui pointe un « manquement » de la part de WhatsApp « à son obligation de coopérer » avec le régulateur.
Si le groupe de Mark Zuckerberg ne réagit pas dans le délai qui lui est imposé, une procédure de sanction, « qui peut atteindre jusqu'à 3 millions d'euros en France », sera enclenchée.
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0301042495061-la-cnil-met-en-demeure-whatsapp-pour-transfert-illegal-de-donnees-personnelles-2139619.phpBagikan Berita Ini
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