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Renault entre au capital du magazine « Challenges »

Cinq ans après avoir vendu son bébé « L'Obs » à Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, Claude Perdriel cède une partie du capital de l'autre pan de son empire. L'emblématique homme de presse, 91 ans et propriétaire de « Challenges », « La Recherche », « Historia », « Histoire » et « Science et Avenir », fait entrer Renault au sein de son groupe de presse. Le constructeur automobile a pris 40 % des parts au moyen d'une augmentation de capital de 5 millions d'euros. « Le Magazine littéraire » n'est pas concerné par l'accord.

Annoncée mercredi, la nouvelle en a étonné plus d'un dans le petit milieu de la presse écrite, et dans celui, plus vaste, de l'automobile. Mais cette entente improbable est présentée par Claude Perdriel et Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, comme un véritable projet industriel. « Nous devons préparer l'arrivée des contenus dans la voiture connectée et autonome », a martelé Carlos Ghosn. « A nous d'inventer les contenus de demain, on va devoir faire travailler nos cellules grises. Ce que l'on va créer n'existe pas », a renchéri Claude Perdriel, qui évoque même la possibilité d'une « future licorne ».

Tous deux ont toutefois été assez peu disert sur les possibilités concrètes de cette alliance laboratoire. La voiture connectée a vocation à devenir un véritable lieu de consommation de podcasts, de vidéos, d'écrits... Autant de contenus que le groupe de presse de Claude Perdriel pourrait produire avec l'aide de Renault.

Perte chronique

Pour « Challenges », en perte chronique et qui ne diffuse qu'environ 200.000 exemplaires chaque semaine, l'adossement à un partenaire est en tout cas une excellente nouvelle. Sans Renault, « notre business plan prévoyait presque l'équilibre en 2018 et un bénéfice d'un million d'euros en 2019, pour un chiffre d'affaires de 45 millions », défend Claude Perdriel, qui affirme par ailleurs avoir dans l'opération « effacé les dettes, pour repartir de zéro »

Chez Renault, Carlos Ghosn semble donc avoir estimé qu'il était intéressant de saisir la manière de fabriquer des contenus - même si le groupe de Claude Perdriel n'est pas vraiment un spécialiste du son ou de l'image. L'Etat, qui détient environ 15 % du groupe automobile et qui se retrouve très indirectement au capital d'un groupe de presse privé, n'aurait pas été informé au préalable de l'initiative, affirme le dirigeant. Cela n'était pas obligatoire : les montants et les risques engagés sont minimes à l'échelle du groupe. L'investissement est raisonnable : je dépense des milliards pour concevoir la technologie du robotaxi ! », dit-il.

La couverture de « Challenges » cette semaine, titrée « La voiture, tout change ! » (avec notamment une voiture Renault en Une) est « une coïncidence totale », a assuré Vincent Beaufils, le directeur de la rédaction de « Challenges ». Interrogé sur une éventuelle prise de contrôle, à terme, du groupe de presse, Carlos Ghosn, qui a confié ne pas lire les articles sur l'automobile depuis vingt ans (pour ne pas s'énerver) l'a assuré : « Ce n'est pas notre métier, les médias. »

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https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/0301015363399-renault-entre-au-capital-du-magazine-challenges-2138110.php

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