CHÔMAGE - Même en vacances, le président n'a pas renoncé à défendre son agenda politique. Emmanuel Macron a répondu aux questions de LCI mercredi 27 décembre, depuis une petite rue de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, où il passe quelques jours de vacances. Le chef de l'État a confirmé son intention de durcir le contrôle des chômeurs, alors que le nombre de demandeurs d'emploi a baissé de 0,8% en novembre.
Le président a estimé que le contrôle des chômeurs était "normal" et ne présentait "rien de choquant" sans pour autant que ces règles signifient "poursuivre chacun". "Il y a une indemnisation, mais il faut s'assurer que chacun recherche l'emploi qui peut être offert et que quand un emploi correspond à ses compétences il le prend. C'est normal, il n'y a rien de choquant, c'est ce que font tous les pays qui nous entourent, je crois qu'il y a un fort consensus autour de ça", a-t-il expliqué, sous la neige.
"Mais il ne faut tomber dans aucun raccourci. Je n'accepte aucun discours qui consiste à réduire les femmes et hommes au chômage à des gens qui frauderaient, ce n'est pas vrai. Mais il faut des règles", a-t-il insisté.
[Exclu #LCI#La26] Réforme de l'assurance chômage : "C'est normal, il n'y a rien de choquant. Il faut s'assurer que chacun recherche bien un emploi. S'il n'y a pas de rigueur, on ne peut pas faire avancer le pays."@EmmanuelMacron, au micro d'@AlisonTassin. pic.twitter.com/j3QBJjYoQ6
— LCI Politique (@LCIPolitique) 27 décembre 2017
Un "rapport d'activité mensuel" à remplir
Après les ordonnances réformant le code du travail, le gouvernement s'attaque à un nouveau dossier explosif, la réforme de l'indemnisation du chômage, promesse de campagne du candidat Macron. Le sujet a été renvoyé à la négociation entre partenaires sociaux, qui doivent faire des propositions au gouvernement à la mi-février. Mais d'après Le Canard Enchaîné, citant une note confidentielle du ministère du Travail, l'exécutif envisage de durcir certaines sanctions vis-à-vis des chômeurs ne recherchant pas assez activement un emploi.
Actuellement, en cas de recherche d'emploi insuffisante ou de refus de formation, un chômeur peut voir son allocation réduite de 20% pendant deux à six mois. En cas de manquement répété, l'allocation baisse de moitié pendant deux à six mois, voire est supprimée définitivement. En cas de refus à deux reprises d'une offre raisonnable d'emploi, l'allocation est suspendue pendant deux mois. Si le refus se répète, elle peut être supprimée pendant deux à six mois, voire définitivement.
Selon la note citée par l'hebdomadaire satirique, une recherche insuffisante, un refus de formation ou un refus de deux offres d'emploi jugées raisonnables, entraînerait une réduction des allocations de 50% pendant deux mois. En cas de récidive, elles seraient supprimées pour une durée de deux mois.
La Une du 27 décembre est à consulter ici:https://t.co/DoWVcnT5SE
— @canardenchaine (@canardenchaine) 26 décembre 2017
En outre, chaque demandeur d'emploi devra remplir un "rapport d'activité mensuel", listant l'ensemble des démarches effectuées pour favoriser son retour à l'emploi, selon cette note rédigée par Antoine Foucher, directeur de cabinet de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et ancien cadre du Medef.
Le projet fait bondir à gauche et au FN
Dans une interview au quotidien espagnol El Mundo mercredi, Emmanuel Macron a estimé que l'assouplissement du code du travail permettrait d'enregistrer des "résultats significatifs" sur la baisse du chômage "au bout de 18 à 24 mois".
L'hypothèse d'un durcissement des sanctions contre les chômeurs a fait bondir à gauche et au Front national. "Le PS demande au président de la République et au Premier ministre de ne pas laisser à Pierre #Gattaz le rôle de conseiller 'social' de l'exécutif", a tweeté le Parti socialiste. En octobre, le président du Medef, Pierre Gattaz, avait suggéré l'idée d'un contrôle "journalier", "hebdomadaire" ou "mensuel" des demandeurs d'emploi, suscitant à l'époque un tollé.
Le PS demande au président de la République et au Premier ministre de ne pas laisser à Pierre #Gattaz le rôle de conseiller « social » de l'Exécutif
— Parti socialiste (@partisocialiste) 27 décembre 2017
Du côté de La France insoumise, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière récuse une manœuvre pour "rayer" des chômeurs de Pôle emploi et "pouvoir dire après 'regardez, grâce à nous, le chômage a reculé'", a-t-il dit sur BFMTV, invoquant le dernier film de Ken Loach, "Moi, Daniel Blake".
Le Front national, par la voix de son porte-parole Jordan Bardella, rejette, lui aussi, cette "suspicion généralisée" sur "des victimes du chômage de masse", plaidant à la place pour "un ciblage des fraudeurs notoires".
Renforcement du contrôle des chômeurs : plutôt que cette suspicion généralisée, commençons par cibler les fraudeurs notoires, à commencer par les délinquants des cités qui roulent en berlines !
🖊 Mon communiqué : pic.twitter.com/Dh2uudVElw
— Jordan Bardella (@J_Bardella) 27 décembre 2017
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http://www.huffingtonpost.fr/2017/12/27/sous-la-neige-dans-les-pyrenees-emmanuel-macron-confirme-sa-volonte-de-renforcer-le-controle-des-chomeurs_a_23318095/Bagikan Berita Ini
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