
Après une année 2017 sans la moindre commande, se joue peut-être ces jours-ci. Faute de nouvelle commande d'Emirates, Airbus serait en effet obligé d'arrêter le programme, a déclaré ce lundi matin, John Leahy, le directeur des ventes d'Airbus, lors d'une conférence de presse téléphonique consacrée au bilan commercial 2017 .
Or selon le président d'Airbus commercial aircraft, Fabrice Brégier, les négociations en cours avec la compagnie de Dubaï pour une possible commande de « quelques dizaines d'A380 supplémentaires », devraient arriver à leur terme « dans les prochains jours ou les prochaines semaines ».
« Emirates, qui a commandé 140 A380 et en a déjà reçu 102, est la seule compagnie capable de s'engager dans la durée, a-t-il expliqué. Ils pourraient en reprendre quelques dizaines. mais outre le prix, ils nous ont demandé des garanties sur la poursuite du programme. Ces discussions touchent à leur terme. J'espère qu'elles auront une issue positive dans les prochains jours ».
Emirates veut des garanties
Ces négociations qu'Airbus espérait déjà voir aboutir en novembre dernier au salon aéronautique de Dubaï, porteraient sur 36 A380 supplémentaires, destinés à remplacer progressivement les premiers A380 d'Emirates qui sortiront de sa flotte à partir de 2020.
Mais les discussions, qui se poursuivaient encore ce week-end, sont rendues plus complexes par la volonté d'Emirates d'obtenir un engagement d'Airbus sur la pérennité du programme. Emirates redoute en effet de s'engager de nouveau sur un avion dont la production pourrait être stoppée sitôt livré le dernier exemplaire, faute de nouveau client.
La compagnie voudrait donc non seulement qu'Airbus continue à investir dans la modernisation de l'A380, mais qu'il s'engage également à poursuivre la production pour une dizaine d'années au moins.
Six A380 par an
En attendant la décision d'Emirates, Airbus a déjà pris ses dispositions pour réduire la production d'A380 de 15 en 2017 à six par an , comme Boeing l'a déjà fait pour son 747. Ceci afin de ne pas vider trop vite un carnet de commandes tombé à 95 appareils à fin décembre et dont près de la moitié des commandes pourraient ne jamais être livrées. Plusieurs commandes figurant dans le carnet d'Airbus sont en effet des commandes fantôme, dont les clients ont fait faillite ou se sont eux-mêmes dédits.
Le risque des « queues blanches »
« Nous pensons toujours que l'A380 a de l'avenir, du fait de la croissance du trafic et de la saturation des grands aéroports, assure Fabrice Brégier. Nous avons la capacité de ralentir la production d'A380 à six appareils par mois au cours des prochaines années, en attendant que la demande revienne. Et ce sans que cela ne pèse de façon majeure sur la rentabilité du groupe. Mais nous ne produirons pas de « queue blanche [des avions sans client assigné et sans livrée NDLR] », prévient-il.
De quoi accentuer la pression sur Emirates, qui serait très pénalisée par l'annonce d'un arrêt du programme A380. La compagnie de Dubaï a non seulement bâti sa stratégie autour de cet avion, mais elle aurait aussi gros à perdre si l'un de ses principaux actifs devait achever prématurément sa carrière commerciale.
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