
Cette nuit, le lanceur Ariane 5 a bien envoyé dans l'espace les deux satellites de télécommunications qu'il transportait. Mais ils ne sont pas exactement sur la bonne orbite. D'après nos informations de ce vendredi après-midi, la situation est récupérable.
Ariane 5 la fidèle a eu un couac cette nuit pour son premier lancement de l'année (ce 97e vol suivait une série consécutive de 82 tirs réussis). Après un décollage « nominal » jeudi du Centre spatial guyanais de Kourou, à 19 h 20, heure locale (23 h 20 en Métropole), le lanceur lanceur est devenu silencieux quelques secondes après la séparation de l'étage supérieur.
D'après le communiqué d’Arianespace, « la deuxième station de poursuite, située à Natal, au Brésil, n'a pas acquis les données de télémétrie ». En clair, le signal avec le lanceur a été perdu. Cependant, ses deux passagers, les satellites de télécommunications SES 14 et Al Yah 3, ont finalement été repérés. Ils sont bien en orbite mais pas sur celle prévue (périgée de 250 km et apogée de 45.000 km pour une inclinaison de 3° par rapport à l'équateur).
« Les missions continuent »
Même si le lancement ne s'est pas déroulé comme prévu, la situation, au vu des dernières données, paraît moins grave qu'il y paraît. « Les deux missions continuent » assure Arianespace. En effet, les deux satellites se trouvent actuellement sur une orbite dite sub-GTO, ce qui devrait leur permettre de rejoindre leur position définitive sur l'orbite géostationnaire (à 35.860 km au-dessus de l'équateur). Ils utiliseront pour cela leur propres systèmes de propulsion. Le prix à payer sera une diminution de leur durée de vie. D'après nos informations, SES estime à quatre semaines le délai supplémentaire pour que SES 14 atteigne sa position.
Il reste encore six lancements à réaliser en 2018 pour Ariane 5 ; le centième vol de ce lanceur aura lieu cet été. Il est trop tôt pour dire si cet incident aura une répercussion sur le calendrier des lancements d'Ariane 5. En 97 lancements depuis le premier tir en 1996, Ariane 5, dans ses différentes versions, aura connu trois échecs partiels (si l'on compte celui-ci) et six échecs complets, dont deux durant la période d'essai.
Pour en savoir plus
Ariane 5 : le premier lancement de l'année, c'est ce soir
Article de Rémy Decourt publié le 25 janvier 2018
Ce soir, une Ariane 5 s'élancera depuis le Centre spatial guyanais de Kourou pour mettre en orbite deux satellites de télécommunications. Il s'agit du premier lancement de l'année pour Arianespace.
Malgré la concurrence de SpaceX avec son Falcon 9, Arianespace poursuit son petit bonhomme de chemin et continue de faire la course en tête sur le marché des lancements en orbite de transfert géostationnaire. Pour 2018, ses ambitions sont élevées avec 14 lancements, dont le centième vol d'une Ariane 5 ainsi que le lancement du satellite ADM-Aeolus et de la mission BepiColombo, de l'Agence spatiale européenne (ESA).
Pour la première mission de l'année d'Arianespace, une Ariane 5 s'élancera depuis le Centre spatial guyanais de Kourou. Le décollage est prévu ce soir, jeudi 25 janvier, le plus tôt possible à l'intérieur d'une fenêtre de tir qui s'ouvre à 23 h 20 et se ferme à 00 h 05, heure de Paris.
Le but est de mettre en orbite deux satellites de télécommunications :
- SES 14, construit par Airbus Defence and Space pour le compte de SES ;
- Al Yah 3, construit par Orbital ATK pour le compte de Yahsat.
Pour cette mission (qui est aussi le 97e lancement d'une Ariane 5), la performance demandée au lanceur est d'environ 9.123 kg. SES 14 représente 4.423 kg et Al Yah 3 3.795 kg. Les satellites sont à séparer sur l'orbite visée avec un périgée de 250 km et un apogée de 45.000 km à l'injection, incliné à 3°.
À quoi les satellites SES 14 et Al Yah 3 vont-ils servir ?
Construit par Airbus Defence and Space à partir de la plate-forme tout électrique Eurostar E3000 EOR, le satellite SES 14 est équipé de larges faisceaux en bandes C et Ku et d'une capacité haut débit en bande Ku. Depuis sa position orbitale à 47,5° ouest, le satellite étendra la couverture câblée de SES en Amérique latine et il élargira la capacité disponible pour répondre aux besoins du marché de l'aéronautique et du transport maritime. Il assurera également d'autres applications à fort trafic, comme un réseau cellulaire de relais ou des services de fourniture de bande passante. Par ailleurs, SES 14 héberge un spectrographe de la Nasa, dénommé Gold (Global-scale Observations of the Limb and Disk), dont l'objectif est, dans le cadre des missions d'observation de la Nasa, d'améliorer notre compréhension de la thermosphère-ionosphère. Sa durée de vie est estimée à plus de quinze ans.
En ce qui concerne Al Yah 3, construit par Orbital ATK à partir d'une plate-forme GEOStarTM-3, il s'agit aussi d'un satellite avec une capacité très haut débit (HTS) en bande Ka. Il embarque 53 répéteurs opérationnels et 4 larges faisceaux passerelles. Il évoluera depuis sa position orbitale à 20° de longitude ouest et fournira des services de communications pour le Brésil et l'Afrique. Sa durée de vie attendue est également de quinze ans.
Le centième lancement d'Ariane 5 aura lieu cet été
En 2018, après avoir réussi 11 lancements en 2017 (6 Ariane 5, 2 Soyouz et 3 Vega), Arianespace prévoit jusqu'à 14 lancements avec 4 Soyouz, 3 Vega et 7 Ariane 5, dont le centième lancement d'Ariane 5 à l'été 2018 avec 4 satellites de la constellation Galileo.
Enfin, pour assurer la transition vers Ariane 6, qui s'étalera de 2020 à 2023, ArianeGroup et Arianespace ont lancé la mise en production des dix derniers lanceurs Ariane 5 ECA. Ceux-ci seront lancés entre 2020 et 2022 en parallèle de 14 lancements d'Ariane 6 (1 en 2020, 5 en 2021 et 8 en 2022).
Ariane 5 : septième et dernier lancement de l'année ce soir
Article de Rémy Decourt publié le 21/12/2016
Pour la deuxième fois de l'année, Arianespace doit mettre en orbite deux satellites construits par SSL (Space Systems Loral) à bord du même lanceur Ariane 5. Avec ce lancement prévu ce soir, Arianespace vise un 76e succès d'affilée pour Ariane 5, une performance inédite dans l'histoire des lanceurs.
Pour son dernier lancement de 2016, Arianespace doit mettre en orbite les satellites de télécommunications StarOne D1 et JCSAT-15, tous les deux construits par SSL (Space Systems Loral). Pour cette onzième mission de l'année, une Ariane 5ECA sera utilisée. Ce sera le 90e vol d'une Ariane 5 et le septième pour cette année 2016. Il intervient après une série inédite dans le transport spatial de 75 succès consécutifs d'Ariane 5.
Pour cette mission, la performance demandée au lanceur est de 10.722 kg, très proche du record de charge utile lancée dans l'espace par Ariane 5 (10.730 kg). StarOne D1 représente 6.433,1 kg et JCSAT-15, 3.407,5 kg. Les satellites sont à séparer sur l'orbite visée avec un périgée de 250 km et un apogée de 35.905 km à l'injection, incliné à 6°. Son décollage depuis le Centre spatial guyanais de Kourou est prévu ce soir, mercredi 21 décembre, le plus tôt possible à l'intérieur d'une fenêtre de tir qui s'ouvre à 20 h 30 et se ferme à 21 h 45, heure de Paris (à suivre en direct ici).
En 2016, Ariane 5 enchaîne record sur record
Construit par Space Systems Loral à partir d'une plate-forme 1300, le satellite StarOne D1 est équipé de 70 répéteurs actifs en bande Ka, C et Ku. Depuis sa position orbitale à 84° ouest, il offrira des services sur le Brésil, l'Amérique latine, l'Amérique centrale, le Mexique et la région des Caraïbes. Sa durée de vie attendue est supérieure à 15 ans.
En ce qui concerne JCSAT-15, également construit à partir d'une plate-forme 1300, il est équipé de 26 répéteurs en bande Ku. Il évoluera depuis sa position orbitale à 110° est et fournira des services de communications pour le Japon et aussi de communications maritimes et aéronautiques sur l'Océanie et l'océan Indien. Sa durée de vie attendue est également de 15 ans.
Les précédents records d'Ariane 5 dataient du 24 août 2016 avec une charge utile de 10.735 kg, dont 9.853 kg pour les satellites Intelsat 33e (6,6 tonnes) et Intelsat 36 (3,2 tonnes), et le 20 juin 2016, avec le lancement du satcom EchoStar XVIII (6.300 kg) et du satellite de communications bancaires BriSat (3.540 kg) représentant une performance globale de 10.730 kg (vol VA 234).
Avant cette date, le 7 février 2013, une Ariane 5 amenait sur une orbite de transfert géostationnaire 10.500 kg, représentant la masse des satellites Amazonas 3 et Azerspace Africasat, respectivement 6.265 kg et 3.238 kg (vol VA 212). Le précédent record était alors détenu par le vol VA 208 (août 2012) avec une performance de plus de 10 tonnes (10.182 kg), dont 6.094 kg représentant la masse d'Intelsat 20 et 3.311 kg, celle de Hylas 2.
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