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Cryptomonnaies : Coincheck va rembourser ses clients après le hacking de la plateforme

La société a indiqué qu'elle allait puiser dans ses propres fonds pour reverser environ 46,3 milliards de yens à ses 260.000 clients qui ont perdu leurs avoirs en "nem", la 10e plus importante devise virtuelle à date par sa capitalisation de marché, selon le site CoinMarketCap.com. Les pertes, qui se chiffrent au total à 58 milliards de yens, dépassent le montant qui avait disparu des coffres de la plateforme d'échanges MtGox, dont la faillite retentissante en 2014 n'avait pas fait renoncer le Japon à la reconnaissance officielle des cryptomonnaies.

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Des hackers qui fragilisent les cryptomonnaies

Selon son site web, qui se présente comme "la principale plateforme d'échanges sur le bitcoin et les cryptomonnaies en Asie", Coincheck a été fondée en 2012 et employait 71 personnes en juillet 2017. Vendredi, la plateforme tokyoïte avait détecté des "accès non autorisés", avant de suspendre les dépôts et retraits de ses clients dans tous ses actifs, à l'exception du Bitcoin, une annonce qui avait provoqué une chute du cours des cryptomonnaies.

"Nous avons suspendu les dépôts et retraits, les achats et ventes de NEM. Nous sommes désolés de vous causer de gros ennuis et des soucis", a affirmé Coincheck dans une  série de tweets, annonçant qu'elle suspendait les échanges sur toutes les cryptomonnaies à l'exception du bitcoin.

"Pour le moment, nous suspendons l'achat et vente d'altcoin (monnaies alternatives) à l'exception de BTC (bitcoin). Nous sommes désolés de vous causer de gros ennuis. Merci de votre compréhension", a-t-elle répété dans un autre tweet.

Plusieurs cryptomonnaies ont chuté vendredi après l'annonce par la plateforme de la suspension des dépôts et retraits de ses clients dans tous ces actifs, à l'exception du bitcoin. Le nem a chuté de 16% au cours des dernières 24 heures. Le bitcoin reculait de 4,75% à 10.748,20 dollars, ripple de près de 9% et ethereum de 2,35%.

Le bitcoin s'échangeait dimanche autour de 11.650 dollars.

Le pays du soleil levant en amour pour les cryptomonnaies

Ces derniers mois, l'engouement était revenu dans l'archipel. De nombreux Japonais se sont en effet entichés du bitcoin et autres monnaies virtuelles à la suite de l'entrée en vigueur, au printemps 2017, d'une loi reconnaissant ces devises comme des moyens de paiement légaux, tout en renforçant les exigences de transparence et de solidité financière des opérateurs du marché local.

Environ un tiers des transactions en bitcoins en décembre 2017 était effectué en yens, selon le site spécialisé jpbitcoin.com. Au moins 10.000 entreprises japonaises acceptent vraisemblablement les bitcoins et bitFlyer, aujourd'hui la principale plateforme de négoce du bitcoin au Japon a dépassé en novembre le million d'utilisateurs.

Le gouvernement japonais a annoncé lundi des mesures administratives à l'encontre de la plateforme d'échanges électroniques Coincheck.

"L'Agence des services financiers (FSA) va délivrer une injonction à la société afin qu'elle améliore ses activités, en particulier en termes de protections de clients", a déclaré le porte-parole de l'exécutif, Yoshihide Suga, lors d'un point presse.

"Tout en recherchant la cause de l'incident, nous souhaitons que les ministères et agences concernées étudient de manière urgente les autres mesures dont nous avons besoin" pour mieux réguler ces monnaies, a-t-il ajouté.

Un hacking qui sonne comme un "déjà-vu" nippon

Il y a 4 ans, la retentissante faillite de la plateforme d'échanges MtGox dans des circonstances similaires de hacking, est présent dans tous les esprits. MtGox s'était effondrée après avoir dû admettre que 850.000 coins, d'une valeur de 480 millions de dollars à ce moment-là, avaient disparu de ses coffres.

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Il s'agit des pertes les plus importantes jamais enregistrées dans l'univers des crypto-monnaies depuis le spectaculaire dépôt de bilan, en 2014, de la plateforme d'échanges tokyoïte MtGox, qui avait brisé le premier élan du Bitcoin au Japon. Son ancien dirigeant, le Français Mark Karpelès, est jugé depuis l'été dernier à Tokyo pour manipulation de données et détournement de fonds, des accusations qu'il réfute.

Selon le texte de loi qui réglemente les plateformes d'échanges de cryptomonnaies au Japon, et qui vise précisément à mieux gérer les incidents et protéger les intérêts des utilisateurs après la faillite de MtGox, les gérants des cryptomonnaies ont l'obligation d'être enregistrés auprès de l'Agence des services financiers. Coincheck, qui a admis des failles dans ses mesures de sécurité, avait dépassé la date limite pour recevoir une telle licence, mais avait pourtant obtenu l'autorisation de continuer à opérer dans l'attente d'une décision des régulateurs.

(avec agences)

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