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Lactalis. « L'État a dû se substituer à une entreprise défaillante », affirme Bruno Le Maire

Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a tenu un point presse, ce jeudi 11 janvier, sur la contamination à la salmonelle de certains lots de lait infantile produit par le groupe laitier mayennais Lactalis. « Cette affaire est grave. Elle a donné lieu à des comportements inacceptables qui devront être sanctionnés », a déclaré le ministre, qui a ordonné 2 500 contrôles supplémentaires dans les points de vente à la recherche de produits suspects qui n’auraient pas été retirés.

Bruno Le Maire s’est exprimé ce jeudi midi pour faire le « point » sur l’affaire du lait infantile contaminé à la salmonelle chez Lactalis. Le Premier ministre n’a pas épargné le groupe laitier basé en Mayenne. « L’État a dû se substituer à une entreprise défaillante », a-t-il déclaré. Alors que les services du ministère de l’Économie avaient confirmé dès le début du mois de décembre une contamination dans la tour de séchage n°1 de l’usine mayennaise de Craon en se déplaçant sur le site, le groupe laitier aurait tergiversé : « Nous avons alerté Lactalis de ces résultats, le 8 décembre, et je leur ai laissé jusqu’à 22 heures pour retirer tous les lots produits par la tour de séchage numéro 1. Faute de réponse satisfaisante, j’ai signé un arrêté » dans ce sens, affirme Bruno Le Maire.

Or, le groupe a procédé au retrait-rappel de la totalité du lait infantile produit en trois vagues, jusqu’au 21 décembre. Date à laquelle le retrait-rappel de « la totalité de ses produits infantiles et nutritionnels fabriqués ou conditionnés dans l’usine de Craon depuis le 15 février » avait été enclenché. « Si Lactalis avait pris la décision d’un retrait général dès le début, je n’aurais pas eu à agir. C’est à la justice française de savoir pourquoi il y a eu cette défaillance », a commenté Bruno Le Maire face aux questions des journalistes.

La direction de Lactalis attendue vendredi matin à Bercy

Le ministre a aussi indiqué que 2 500 contrôles supplémentaires de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes allaient être menés la semaine prochaine. Pour vérifier le retrait« de tous les lots suspects ». Car depuis, l’affaire a éclaboussé la grande distribution. Après Leclerc mardi, plusieurs grands distributeurs ont annoncé mercredi chacun à leur tour avoir vendu des produits issus de lots rappelés : 434 bouteilles de lait infantile et de préparations à base de céréales pour Carrefour, 384 boîtes de lait pour Système U et 52 pour Auchan.

D’après Bruno Le Maire, depuis le 26 décembre, les services de la Répression des fraudes ont déjà contrôlé 2500 magasins, pharmacies, hôpitaux et crèches. Parmi eux, 91 établissements détenaient des boîtes de lait qui auraient dû être retirées de la consommation : 30 grandes surfaces, 44 pharmacies, 2 crèches, 12 hôpitaux et 3 grossistes.

Dans ce contexte, le ministre a également annoncé qu’il recevrait la grande distribution ce jeudi soir et la direction de Lactalis vendredi matin.

« On doit avoir des explications », a réagi le ministre de l’Agriculture

Plus tôt, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert avait, lui, pointé « un dysfonctionnement majeur dans la procédure de retrait/rappel par les opérateurs ».« On doit avoir des explications sur les moyens qui ont été mis en place, pourquoi il restait des produits qui auraient dû être retirés de la vente dans les rayons des magasins. Il leur faut trouver les moyens pour que ces situations ne puissent se reproduire », a-t-il insisté.

Les dates de l'affaire du lait infantile contaminé chez Lactalis.
Les dates de l'affaire du lait infantile contaminé chez Lactalis. | Visactu

Début décembre, la Direction générale de la Santé publique (DGS) avait annoncé avoir procédé au retrait et au rappel de lots de laits infantiles 1er âge, commercialisés sous trois marques différentes (Picot, Milumel et Taranis) après avoir été informée de la « contamination par des salmonelles de 20 jeunes enfants âgés de moins de 6 mois dans 8 régions différentes ».

Le 22 décembre, le pôle santé publique du parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire pour « blessures involontaires », « mise en danger de la vie d’autrui » et « tromperie aggravée ».

Au 9 janvier, Santé publique France a recensé 35 nourrissons atteints de salmonellose et ayant consommé un lait ou un produit d’alimentation infantile de l’usine de Craon, dans les trois jours avant le début de leurs symptômes.18 nourrissons ont été hospitalisés pour leur salmonellose, mais tous sont sortis de l’hôpital, selon la même source.

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