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Notre-Dames-des-Landes: aéroport ou non, l'inévitable évacuation de la ZAD

Quelle que soit la décision de l'éxécutif sur la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dames-des-Landes, la ZAD devrait bien être évacuée. Ce qui inquiète les autorités.

Édouard Philippe a beau ménager le suspens et les élus, qu'il consulte toute la semaine avant de se rendre encore sur place ce samedi, le gouvernement est face à deux épreuves inévitables sur le dossier Notre-Dames-des-Landes. 

La première est simple, en tout cas sur le principe: c'est la décision d'approuver ou non le projet d'aéroport contesté, attendue d'ici la fin du mois de janvier, comme l'a encore assuré le Premier ministre ce samedi. Trancher sur cette impasse du quinquennat Hollande était une promesse du candidat Macron. 

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Peu importe la décision sur ce dossier ultra-sensible, elle sera "difficile et critiquée", d'après l'aveu même du Premier ministre. "C'est un dossier complexe", d'autant plus que ceux qui ont organisé le référendum en Loire-Atlantique en 2016 "n'ont pas pu décider ensuite, c'est donc que ce n'était pas si simple".  

Un "camp retranché" selon les autorités

"Si l'aéroport n'était pas transféré à Notre-Dame-des-Landes, en réalité, il ne se passerait rien dans ce quinquennat, et très certainement rien dans le prochain", a mis en garde vendredi ma maire PS de Nantes Johanna Rolland. Celle qui a succédé à un autre partisan du "oui", Jean-Marc Ayrault, résume: "C'est le choix entre une décision et une non-décision." 

Notre-Dames-des-Landes: aéroport ou non, l'inévitable évacuation de la ZAD

AFP PHOTO / FRANK PERRY

La seconde épreuve, en revanche, est plus délicate. Car quelle que soit la décision prise, l'évacuation de la "Zone d'aménagement différé" (ZAD) semble acquise. Même si le projet d'aéroport n'est pas définitivement relancé, ses occupants vont devoir partir. "Bocage" alternatif pour ses occupants, les "zadistes", qui la renomment "Zone à défendre", elle est décrite comme un "camp retranché" par les autorités. Éleveurs, "néo-ruraux", militants anticapitalistes, extrémistes "anti-système"... Les profils sur le site de 1650 hectares, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, sont d'une rare hétérogénéité rare, comme leurs modes d'action. 

2000 CRS et gendarmes en 2012

Environ 150 personnes y vivent en permanence, 200 la fréquentent régulièrement, selon une source policière. Mais si la décision était prise de créer un aéroport, on pourrait passer en quelques heures à 800 personnes, souligne une source des renseignements. En 2012, une tentative d'évacuation avait ainsi mobilisé plus de 2000 CRS et gendarmes. Les opposants avaient fait usage d'engins incendiaires, érigé des barricades ou encore grimpé dans des cabanes dans les arbres, mettant au final en échec "l'opération César". 

Une nouvelle action sur le terrain inquiète les autorités -qui observent cette fois "miradors", "tranchées" et de nouveau des "engins incendiaires"- alors que le souvenir de Rémi Fraisse, militant écologiste tué en 2014 par une grenade tirée par un gendarme sur le chantier du barrage de Sivens (dans le Tarn), est dans toutes les mémoires. 

Des renforts venus de l'étranger?

Selon Le Télégramme, le non lieu dans le dossier Sivens a chauffé à blanc la mouvance contestataire radicale locale. Les autorités évoquent une centaine de militants aguerris, dont au moins une trentaine de fichés S, indique le quotidien régional. Une autre de personnes rôdées aux actions violentes serait susceptible d'affluer des Côtes-d'Armor en quelques heures. Par ailleurs, des renforts venus de l'étranger, adeptes des affrontements avec les forces de l'ordre, sont aussi évoqués. 

Des habitants dénoncent toutefois ces descriptions, qui "préparent l'opinion" à l'évacuation en donnant une image "la plus étrangère et la plus anxiogène possible des personnes que l'on s'apprête à réprimer". Diviser les zadistes pour mieux les disperser? En cas d'abandon du projet de l'aéroport, riverains et agriculteurs pourraient en tout cas se désolidariser, souhaitant une "normalisation", visant notamment à éviter une intervention des forces de l'ordre. 

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