D'après l'organisation non gouvernementale britannique, Oxfam qui publie son rapport annuel à la veille de l'ouverture du forum économique de Davos, les inégalités se sont encore creusées en 2017.
La croissance mondiale profite toujours aux plus fortunés, alerte Oxfam, qui affirme que les écarts de richesse ont continué de se creuser en 2017. Dans son rapport annuel intitulé «Récompenser le travail, pas la richesse» et publié ce lundi, à la veille de l'ouverture du Forum économique mondial (WEF) l'organisation non gouvernementale britannique lance, comme l'an dernier, un appel aux dirigeants de Davos qui se retrouvent jusqu'à samedi dans la chic station des Alpes suisses pour que «l'économie fonctionne pour tous et pas uniquement pour une riche minorité».
Des pauvres moins pauvres mais des riches plus riches
L'année dernière 82% de la richesse mondiale créée s'est retrouvée dans les poches des plus riches de la planète qui représentent 1% de la population, alors que la moitié la plus pauvre de l'humanité, (3,7 milliards de personnes) n'a rien reçu, affirme l'organisme qui s'appuie sur diverses données (Forbes, Credit Suisse, Banque mondiale, OIT…) et sur ses propres enquêtes de terrain.
Si le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté a été divisé par deux en 20 ans (entre 1990 et 2010), et «continue de décroître depuis», les inégalités de richesse sont néanmoins toujours plus criantes et tendent à s'accroître, poursuit-elle. «Au cours des dix dernières années, les travailleurs et travailleuses ordinaires ont vu leurs revenus augmenter de 2 % en moyenne par an, tandis que la fortune des milliardaires a augmenté de 13 % par an, presque six fois plus vite», selon Oxfam. «Le nombre de milliardaires a connu l'année dernière sa plus forte hausse de l'histoire, avec un nouveau milliardaire tous les deux jours» ajoute l'association, pour qui ce «boom des milliardaires n'est pas le signe d'une économie prospère, mais un symptôme de l'échec du système économique».
Les travailleuses «en bas de la pyramide»
Selon cette étude, ce sont les femmes qui sont les plus touchées par les inégalités mondiales. Les ouvrières se retrouvent «tout en bas de la pyramide»: elles gagnent moins que les hommes et ont généralement des formes de travail moins rémunérées et plus précaires, dénonce Oxfam. Le Forum économique mondial a en effet récemment estimé qu'il faudrait 217 ans avant que les femmes gagnent autant que les hommes et aient une représentation égale sur le lieu de travail.
» LIRE AUSSI - Toujours autant d'inégalités entre hommes et femmes
«De la même manière, sur 10 nouveaux milliardaires, 9 sont des hommes», souligne l'ONG. Selon la liste riche de Forbes 2017, les cinq personnes les plus riches de la planète sont d'ailleurs des hommes: Bill Gates de Microsoft, l'homme d'affaires Warren Buffett, Jeff Bezos, le patron d'Amazon, Amancio Ortega, le fondateur d'Inditex, et Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook.
Lutter contre l'évasion fiscale
Pour une distribution plus équitable des richesses, Oxfam plaide pour un salaire minimum vital pour tous les travailleurs, pour l'élimination de l'écart salarial entre hommes et femmes ainsi que pour des règles plus strictes pour réprimer l'évasion fiscale qui, selon l'ONG, représente un manque à gagner d'au moins 170 milliards de dollars chaque année» pour les pays en développement.
À défaut de faire réagir les dirigeants de Davos, cette question des inégalités de richesse semble en tous les cas rencontrer un écho favorable dans l'opinion. D'après un sondage réalisé pour Oxfam auprès de 70.000 personnes dans 10 pays (Inde, Nigeria, États-Unis, Royaume-Uni, Mexique, Afrique du Sud, Espagne, Maroc, Pays-Bas et Danemark), deux tiers des personnes interrogées estiment «urgent» de traiter «la brèche entre riches et pauves».
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Plus de 80% de la richesse mondiale va au 1% les plus riches"
Post a Comment