La direction Europe du groupe l'a annoncé ce mardi, elle n'investira plus dans son usine de Blanquefort, près de Bordeaux. Un coup dur pour les 910 salariés du site, dont les emplois se trouvent menacés.
L'avenir s'assombrit pour les salariés de l'usine Ford de Blanquefort, située près de Bordeaux, en Gironde. Ford Europe a décidé de ne plus investir dans le site de production de boîtes de vitesses. Selon une source syndicale qui s'est confiée à l'AFP, près d'un millier d'emplois sont menacés, a annoncé mardi le groupe automobile aux élus du comité d'entreprise. Par ailleurs, dans un communiqué, le groupe affirme son «engagement à chercher une solution viable et pérenne au maintien de l'emploi sur le site», y compris «la recherche de tout repreneur potentiel intéressé». Les emplois du site Ford Aquitaine Industries (FAI) étaient protégés par un accord-cadre quinquennal, passé entre Ford et les autorités, contre le versement d'aides publiques, mais cet accord s'achève fin mai.
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a aussitôt réagi par un communiqué en pressant le constructeur américain de «garantir la pérennité» de son usine et «le maintien à long terme de l'emploi» en travaillant avec les syndicats, les collectivités locales et l'État. Ford a répondu en assurant vouloir travailler «avec les pouvoirs publics (...) afin de rechercher de nouvelles possibilités pour l'usine».
Le projet 8F-MID pas viable à Bordeaux
Reçus en septembre à Bercy, les syndicats de FAI-Blanquefort, avec en figure de proue Philippe Poutou (CGT, ancien candidat à la présidentielle du NPA), font savoir depuis des années leurs craintes pour la survie du site. Ils ont fréquemment accusé Ford de repousser des décisions d'investissement pour gagner du temps, et réclamé notamment une nouvelle boîte de transmissions, baptisée 8F-MID, dont la production à Blanquefort aurait assuré selon eux la continuité de l'usine, qui emploie actuellement 910 personnes, sans compter les intérimaires. Mais les responsables de Ford Europe venus mardi à la rencontre des élus du CE ont douché les espoirs des syndicats. «Le projet 8F-MID n'est pas économiquement viable à Bordeaux, voilà leurs termes», a déclaré à l'AFP Gilles Lambersend, secrétaire CGT du comité entreprise de FAI.
«Il n'y a plus de produits Ford qui seront affectés à l'usine»
«Comme nous l'avons déjà dit, l'activité industrielle à FAI dépend de la demande du marché, mais les projections actuelles de volume de production sont saines jusqu'au cours de 2019», a souligné Ford dans son communiqué. «À la place, on nous propose un ‘groupe de travail' pour trouver une solution alternative, mais cette solution ne viendra pas de Ford», a rétorqué Gilles Lambersend, qui estime que cette annonce risque même de «précipiter la fermeture» du site de Blanquefort. «Il n'y a plus de produits Ford qui seront affectés à l'usine», a confirmé une source syndicale de la CFTC.
Le ministre de l'Économie a récemment rencontré le président Europe du groupe Ford, Steven Armstrong, et «lui a demandé de maintenir une charge de travail suffisante sur le site jusqu'à fin 2019. Cela doit permettre la recherche dans de bonnes conditions de nouvelles activités pour cette usine, au sein du groupe Ford ou en lien avec des partenaires externes», précise le communiqué de Bercy.
Les salariés de FAI ont entamé vers 13h00 un débrayage de deux heures et recouvert les portiques d'accès à l'usine d'une grande banderole proclamant «Ford Bordeaux, usine en danger, sauvons les emplois». Selon le quotidien Sud-Ouest, une réunion de l'intersyndicale est prévue dès 9 heures mercredi matin.
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