
Le Premier ministre Edouard Philippe l’a confirmé dimanche 11 février : la compagnie aérienne de Dubaï, Emirates, va bien acheter 20 Airbus A380, le super gros porteur du constructeur européen. Le contrat est signé. Le nombre paraît cependant inférieur à celui annoncé en fanfare au mois de janvier. Le protocole d’accord prévoyait en effet l’achat de 36 appareils pour 13 milliards d'euros. Dans les faits, les deux parties ont signé pour la vente ferme de 20 avions et 16 en option. C'est cette partie du contrat qu'il faudra confirmer.
Cette commande apparaît comme une bonne nouvelle pour ce géant du ciel qui peine à s'imposer sur le marché international. L’appareil est un lourd quadriréacteur qui peut embarquer entre 500 et 800 passagers, sur plus de 15 000 kilomètres. Pour rentabiliser les vols, il faut que l'A380 soit en pleine capacité, c’est-à-dire qu’il décolle avec son plein de passagers, ce qui n’est pas évident sur de nombreuses liaisons malgré l’engorgement des grands aéroports internationaux. Ce qui est vrai vers l’Asie et le Golfe persique l’est moins sur d’autres destinations.
Quand il embarque 800 passagers, il est par ailleurs impossible – ou presque – de prendre du fret qui est pourtant le plus rentable pour les compagnies aériennes. Par ailleurs, certains personnels navigants commerciaux (les hôtesses et stewards) se plaignent d'une mauvaise climatisation (un air trop sec difficilement supportable sur de longues distances répétées) et du bruit dans les espaces qui leur sont consacrés (le nombre important de passagers impose des réfrigérateurs puissants pour la restauration embarquée). Ça ronronne beaucoup plus que sur les autres appareils, ce qui peut être problématique lors de longs vols.
Le contrat signé avec Emirates pérennise le programme pour dix ans. Dix ans de travail pour les équipes d’Airbus. Compte tenu de la croissance du trafic aérien dans le monde – il double tous les quinze ans – Airbus fait le pari que l’A380 finira par s’imposer et pense surtout à la Chine qui devrait passer devant les États-Unis, en 2022, comme plus grand marché mondial du transport aérien. Mais il faudra faire face à la nouvelle génération de Boeing, le triple 7 X, biréacteur attendu pour 2020. L'A380 y survivra-t-il ou est-ce que le gigantisme de l'appareil européen ne lui sera pas finalement fatal ? Deux questions auxquelles Airbus est d’ores et déjà confronté.
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