
Les principales bourses européennes ont ouvert en ordre dispersé ce vendredi matin après la rechute de Wall Street jeudi soir. A Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,35 % à 5.133 points, alors que la Bourse de Londres cède 0,42 %.
Jeudi soir à Wall Street, le Dow Jones a plongé de 4,15 %, perdant au passage 1.032 points, la deuxième plus forte baisse en points de son histoire. L'indice a surtout clôturé en-dessous de 24.000 points, terminant à son plus bas depuis fin novembre. La Bourse américaine a complètement effacé les gains enregistrés après l'annonce du plan de réduction d'impôts de Donald Trump.
Après les Etats-Unis, l'Asie
L'onde de choc a d'abord touché l'Asie , avec Tokyo qui a perdu 2,32 % et l'indice chinois CSI 300 qui plonge de plus de 4 %. Mais ce matin, l'Europe montre une forme de résistance à l'ouverture. Les marchés européens avaient en effet enregistré déjà une belle baisse jeudi, l'indice Stoxx Europe 600 ayant perdu 1,60 %, portant son repli à 6,63 % depuis son pic du 26 janvier.
L'indice Dow Jones est bien parti pour enregistrer sa plus forte baisse hebdomadaire depuis octobre 2008, note Christophe Barraud, chez Market Securities. Il constate aussi que le S & P 500 a enregistré sa troisième baisse de plus de 2 % en 5 jours, le signe d'un net regain de la volatilité sur le marché.
Les marchés ont en effet piqué du nez jeudi après-midi après la tenue de la réunion de la Banque d'Angleterre . Si celle-ci n'a pas, comme prévu, touché à son taux directeur, elle a en revanche durci le ton concernant sa politique monétaire, face à une inflation qui a atteint 3 %. Ce ton plus sévère a visiblement pris de court les investisseurs, qui ont du mal à intégrer le changement de paradigme sur les taux d'intérêt dans le monde. Le rendement du taux à dix ans est remonté à 2,84 % aux Etats-Unis.
En revanche les taux en Europe se détendent ce vendredi matin, profitant de leur statut de valeur refuge, alors que la Banque centrale européenne continuera d'acheter des actifs sur les marchés obligataires au moins jusqu'à fin septembre. Ce qui peut expliquer la meilleure résistance des bourses européennes.
Signal de vente
En attendant, les sorties de capitaux se poursuivent sur les marchés actions. Selon le décompte hebdomadaire de Bank of America Merrill Lynch, les fonds d'investissement en actions ont subi sur la semaine close au 8 février des sorties record de 30,6 milliards de dollars et l'indice 'Bull & Bear', en dépit d'un léger recul à 8,5, constitue toujours un signal de vente.
Un dernier facteur contribue également à la nervosité des marchés, mais aussi à la mauvaise performance de Wall Street. Le pétrole fait en effet l'objet de prises de bénéfices. Le baril de Brent est retombé sous les 65 dollars, il perd plus de 7,6 % en un peu plus d'une semaine. L'indice S & P 500 Energy perd 14 % en deux semaines.
La correction se poursuit sur les marchés actions, malgré un contexte économique qui reste porteur dans le monde. Pour Charles St-Arnaud, chez Lombard Odier IM, « le contexte macroéconomique demeure positif. La croissance restant solide aux Etats-Unis, en Europe et dans le monde, et les banques centrales restant vigilantes dans la suppression des mesures de relance, nous pensons que les conditions demeurent favorables pour les marchés boursiers ». En revanche, la période historique de faible volatilité semble bien derrière nous.
L'action L'Oreal gagnait 1,5 % peu après l'ouverture, soutenue par la publication de ses résultats annuels.
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