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Macron défend sa réforme de la fonction publique face aux critiques

LE SCAN POLITIQUE - «Ce n'est pas la fin de la fonction publique», a promis le chef de l'État jeudi en marge d'un déplacement en Tunisie, pour tenter de rassurer opposition et syndicats sur son projet de réforme, qui prévoit notamment le recours à un plan de départs volontaires.

Assouplir le statut des fonctionnaires, étendre le recours aux contractuels, lancer un plan de départs volontaires... C'est un coup de pied dans la fourmilière de la fonction publique qu'a lancé jeudi l'exécutif en dévoilant son projet de réforme. Immédiatement, syndicats et opposition sont montés au créneau. Et l'onde de choc s'est propagée jusque Tunis, où Emmanuel Macron terminait jeudi sa visite officielle. Interrogé par la presse sur les propositions annoncées par Édouard Philippe, le chef de l'État a cherché à rassurer.

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«Ce n'est pas la fin de la fonction publique», a-t-il promis. Cette modernisation pose «les conditions de la pérennité véritable» de la fonction publique, qui ne doit pas apparaître aux yeux des Français comme «une citadelle protégée». «Bien sûr, nous garderons le statut (des fonctionnaires) mais il faut avoir une souplesse de gestion, car c'est une bonne manière d'avoir une gestion contemporaine», a-t-il estimé. Car, avec une organisation qui remonte à 1947, «des éléments de bon sens de la gestion de la fonction publique ne sont plus appliqués à cause des rigidités», selon lui. Il faut donc permettre à l'État de se «réorganiser plus vite comme le font les entreprises». «Sinon vous gérez tout par le statut, y compris l'impossibilité de bouger», a-t-il expliqué.

Une idée de longue date chez Emmanuel Macron. En 2015, dans un livre des journalistes Laurent Bazin et Alba Ventura, il évoquait déjà ses velléités réformatrices. «La fonction publique, ce n'est pas un sanctuaire! Il faut la moderniser. En finir avec les grands corps d'Etat. Il faut mieux payer les gens mais avec moins de garanties... Moins nombreux mais mieux payés et plus mobiles!», assurait le ministre de l'Économie de l'époque. «Je ne vois pas ce qui justifie que des cadres de mon ministère aient un emploi à vie et pas le responsable cyber-sécurité d'une entreprise! Ce n'est pas adapté au monde réel!».

«Macron affaiblit l'État»

Reste que pour beaucoup, toucher à la fonction publique constitue un réel tabou. Dans l'opposition de gauche, la réforme a été accueillie froidement. «Plutôt que d'aborder les difficiles conditions de travail des fonctionnaires, le gouvernement choisit de supprimer des postes», a regretté jeudi Benoît Hamon, le leader de Génération.s. «On a besoin de plus de fonctionnaires qui apporteraient des services qui, aujourd'hui, ne sont plus rendus. Prenez l'exemple des hôpitaux», a jugé pour sa part Olivier Dussopt, patron des députés PS et candidat à la tête du parti, vendredi matin sur Radio Classique.

C'est du côté de la France insoumise que les critiques sont les plus virulentes. «Macron affaiblit l'État. On ne mène pas de bonne politique en défaisant la France. Nous avons besoin de moyens et d'effectifs», juge le député Adrien Quatennens sur Twitter. «Les services publics craquent faute d'effectifs et de moyens. Seul le dévouement des agents empêche l'écroulement. Le gouvernement doit cesser avec sa logique purement comptable».

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