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Réforme de la SNCF: les «petites lignes» menacées, les usagers s'inquiètent

Dans le cadre de la concertation lancée par le gouvernement à la suite du rapport Spinetta, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) a été reçue ce matin à Matignon. Elle s'inquiète de la remise en question des «petites lignes» qui représentent pourtant près d'un tiers du réseau ferroviaire français.

Après les syndicats, c'est au tour des usagers. La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) a été reçue ce matin à Matignon par le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre chargée des Transports, Élisabeth Borne. Il s'agit de la deuxième journée des réunions de concertation lancées par le gouvernement après la remise du rapport Spinetta sur l'avenir du transport ferroviaire jeudi dernier. Alors que le document recommande une évaluation de «la partie la moins utilisée du réseau» et envisage de possibles fermetures, la FNAUT a attiré l'attention du gouvernement sur l'importance de ces «petites lignes» pour les usagers.

Dans son rapport remis jeudi dernier, Jean-Cyril Spinetta a souligné la situation particulière de cette partie du réseau ferroviaire français, les lignes de catégorie UIC 7 à 9, c'est-à-dire celles ayant le plus faible tonnage journalier en voyageurs et marchandises. Alors que ces lignes dites «de desserte fine» couvre près de 45% du territoire, «le trafic moyen n'est que de 13 trains par jour» et représente moins de 2% des voyageurs. Une fréquentation très faible en comparaison avec leur coût annuel qui s'élève à 1,7 milliard d‘euros. À l'inverse, «la partie la plus circulée du réseau» comprend environ un tiers des lignes et accueille 90% des voyageurs et 80% des trains. C'est vers elles que le rapport recommande de «redéployer les crédits affectés par l'Etat aux investissements ferroviaires».

«Il faut maintenir ces lignes impérativement»

Mais les usagers ne l'entendent pas de cette oreille. «Les évolutions sur la gouvernance ne nous posent pas de problème, mais la prise en compte de l'aménagement du territoire et de la transition énergétique est nécessaire», explique Bruno Gazeau, président de la FNAUT, au sujet de la réforme envisagée par le rapport Spinetta . Pour lui, le maillage du territoire par le réseau ferroviaire et les lignes de proximité est un enjeu majeur qu'il ne faut pas négliger. «On ne peut pas rationaliser la carte des services, comme la justice, et laisser celle des transports de côté», affirme-t-il.

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«Il faut maintenir ces lignes impérativement. Les petites lignes sont petites quand on les regarde depuis Paris mais elles ont de l'importance», poursuit-il. Face à un réseau régional dont les infrastructures souffrent d'un manque de modernisation, il préconise «une étude au cas par cas, région par région, ligne par ligne» afin de trouver les meilleures solutions, «pour que les TGV continuent à desservir les lignes moyennes» par exemple. «Et s'il doit y avoir fermeture, des alternatives doivent être mises en place. Aujourd'hui, on ferme souvent des lignes sans rien proposer», précise-t-il, mentionnant notamment le car.

«Il faut plus de crédit aux régions car ce sont elles qui sont en charge de ces lignes»

Lors de la rencontre avec le gouvernement, les représentants des usagers ont également mis en avant les problèmes liés au financement des lignes dites «de proximité». «Il faut plus de crédit aux régions car ce sont elles qui sont en charge de ces lignes. Les transferts de compétence n'ont pas été pris en compte. On a fait valoir que les contrats de plan [Etat-Régions, CPER] ont été négociés avant le contrat de performance», indique Bruno Gazeau. 

Dans le cadre du contrat de performance signé entre l'État et SNCF Réseau, la gestion des lignes de catégorie 7 à 9 a en effet été confiée aux régions, tandis que celles qui sont le plus fréquentées, de catégorie 1 à 6, relève de la compétence de l'État. La FNAUT suggère ainsi de revoir les CPER établis en 2015 qui ont défini les investissements des régions et de l'État pour cinq ans, notamment pour la modernisation des infrastructures de transports. Cela permettrait de réajuster les crédits de plan accordés aux régions pour la gestion et la rénovation des petites lignes.

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À la sortie de la réunion, Bruno Gazeau explique avoir eu le sentiment que le gouvernement avait bien pris en compte les enjeux liés au maintien des petites lignes. «Le Premier ministre et la ministre nous ont écoutés avec intérêt. On les reverra», précise-t-il, insistant que la nécessité d'impliquer les régions dans la suite des discussions. «Cela ne peut se faire sans les régions, ni ailleurs que dans les régions», conclut-il. Les représentants des régions seront reçus, à leur tour, dans la semaine.

Un tiers du réseau ferré français concentre la majorité des trains et des voyageurs.
Un tiers du réseau ferré français concentre la majorité des trains et des voyageurs. Infographie Le Figaro

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