Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé mardi la "campagne mensongère" en cours selon lui sur la question du statut des cheminots et des petites lignes.
"Il faut une réforme, nous la demandons depuis plusieurs années, mais pas celle-là, pas de cette façon", a déclaré Philippe Martinez ce mardi 27 février sur BFMTV et RMC. "On est au courant des difficultés que rencontrent les cheminots et les usagers. Il faut une réforme pour améliorer le service public mais pas de cette façon. Pas en écoutant une seule voix, celle d'un rapport qui a été commandé, écrit d'avance, celui de monsieur Spinetta".
"ON NE PEUT PAS LAISSER FAIRE ÇA SANS RIEN FAIRE"
"Les cheminots souffrent tous les jours de ce qu'il se passe : les usagers qui attendent sur les quais des gares, des trains annulés, les pannes...", a-t-il ajouté, précisant qu'il ne faut "pas sous-estimer l'attachement des cheminots au service public et à leur entreprise".
Interrogée sur la possibilité d'avancer la mobilisation syndicale, prévue pour l'instant pour le 22 mars, Philippe Martinez a expliqué que "ce sont les cheminots qui vont décider, il y a urgence mais il faut construire un mouvement. En tout cas, on ne peut pas laisser faire ça sans rien faire. Il y aura une réponse appropriée à cette attaque gravissime".
LES DROITS COLLECTIFS DES CHEMINOTS SONT "JUSTIFIÉS"
"Il faut expliquer, il y a une campagne mensongère qui a lieu en ce moment", a-t-il poursuivi. "Le PDG de Renault est un privilégié, oui, les 140 PDG reçus à Versailles par Macron, sont des privilégiés. Mais enfin des salariés qui touchent moins de 2.000 euros par mois, qui travaillent souvent la nuit, le week-end, est-ce que c'est ça être privilégié ?", a-t-il interrogé, critiquant "une vieille méthode d'Emmanuel Macron de considérer que celui qui a un peu est un privilégié par rapport à celui qui n'a rien du tout".
Estimant que "les droits collectifs sont justifiés", le responsable a suggéré d'"améliorer les grilles de salaire des cheminots parce qu'ils sont mal payés". "Les métiers ont évolué, les qualifications ont évolué et le paiement de la qualification n'a pas évolué", a-t-il regretté.
Le statut de cheminot, que le gouvernement veut progressivement faire disparaître, met les agents SNCF à l'abri d'un licenciement économique puisqu'il prévoit seulement trois cas de départ : démission, retraite ou radiation. Il renvoie également à un régime spécial de prévoyance et de retraite.
Jusqu'en 2016, l'âge d'ouverture des droits était de 55 ans pour les sédentaires et 50 ans pour les conducteurs (10% des cotisants). Mais la durée de cotisation nécessaire pour toucher une pension à taux plein a été progressivement relevée depuis 2008 pour être alignée sur celles du régime général (à compter de la génération née en 1962) et, de fait, de plus en plus de cheminots retardent leur départ ou subissent une décote.
Ainsi, l'âge moyen de départ atteignait 57,5 ans en 2016 pour les sédentaires et près de 53,5 ans pour les roulants. Et 2.000 agents (32%) sont partis avec une décote, de près de 6 trimestres en moyenne. Les réformes successives vont continuer à repousser les départs : la borne d'ouverture des droits sera, d'ici à 2024, relevée à 57 ans pour les sédentaires et 52 ans pour les conducteurs. Au terme de la réforme, les cheminots devront cotiser 172 trimestres (43 ans), comme tous les salariés.
"UNE MANŒUVRE POLITIQUE" SUR LES PETITES LIGNES
A propos de la décision du Premier ministre Édouard Philippe de ne pas reprendre les préconisations du rapport Spinetta sur les petites lignes de train, le leader de la centrale syndicale évoqué "une manœuvre politique énorme". "Évidemment, c'est un sujet sensible et donc on veut rassurer et les usagers et les président de régions", a-t-il expliqué.
"C'est tellement gros. Vous croyez qu'une entreprise privée quand elle arrivera, elle va maintenir ce qu'on appelle les petites lignes ? C'est ne pas connaître la réalité donc c'est se moquer du monde", a-t-il estimé.
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