Elisabeth Borne veut que les choses bougent à la SNCF. La ministre des Transports a décidé de défendre avec vigueur le rapport Spinetta, remis jeudi 15 février au Premier ministre. Elle s'exprimait en ce sens dimanche 18 février dans les colonnes du Journal du Dimanche, avant d'entamer, ce lundi 19 février, des discussions avec les syndicats de cheminots. Elisabeth Borne a rencontré notamment des représentants de la CGT-Cheminots ce lundi.
Nul doute que le rapport Spinetta sera sur toutes les lèvres. Rédigé par l'ancien PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta, ce rapport prône une réforme de fond de la SNCF. Il prévoit de mettre fin, des mots de la ministre, au "statu quo" de la société nationale ferroviaire - comprendre, littéralement, l'état actuel de la SNCF. De quoi électriser les relations entre le gouvernement et les acteurs sociaux.
Qu'entend Elisabeth Borne par "statu quo" ?
"Le monde a changé. Est-ce normal que malgré cela, la définition des métiers ferroviaires soit restée figée ?", interroge Élisabeth Borne dans Le JDD. La ministre fait état d'un modèle défaillant de la SNCF. Elle évoque "près de 20% des lignes qui sont ralenties par manque d'entretien", ou encore la dégradation des lignes de trains de nuit, qui de fait ferment progressivement. L'état actuel de la société publique n'est donc, selon elle, pas viable.
À l'argumentaire de la ministre s'ajoutent des cas récurrents de retards ou de désagréments survenus au cours des derniers mois, que les usagers signalent de plus en plus au travers des réseaux sociaux. Ces dysfonctionnements étayent l'argument de la ministre selon lequel "la qualité du service n'est pas au rendez-vous".
Que préconise le rapport ?
Pour bousculer ce statu quo de la SNCF, le rapport Spinetta envisage notamment une ouverture à la concurrence, tandis que la société détient aujourd'hui le monopole de la circulation ferroviaire française. Cette ouverture à la concurrence devrait être "progressive", promet Elisabeth Borne : fin 2020 pour les TGV, et fin 2023 pour les TER.
La réforme prévoit également une transformation de la société nationale en société anonyme. Le rapport Spinetta évoque également la possibilité de mettre fin au statut de cheminot à l'embauche, un acquis social dont la remise en question fait grincer des dents.
Le statu quo face au "sabordage" ?
Ce dernier point suscite la crispation chez les syndicats de cheminots, et notamment chez les CGTistes qui accusent le gouvernement de vouloir "saborder" l'entreprise publique ferroviaire. Pour leur patron Philippe Martinez, une réforme de la société ferroviaire française provoquerait la "casse du service public". "La casse du service public, c'est de laisser perdurer la situation actuelle !", lui répond Elisabeth Borne dans Le Journal du Dimanche.
La ministre des Transports veut aller vite. "Il y a urgence à agir", insiste-t-elle dans Le JDD à la veille du début de négociations avec les syndicats de la SNCF. "La méthode et le calendrier seront annoncés le 26 février à Matignon", précise-t-elle, ajoutant que "tous les sujets sont sur la table". La CGT prévoit quant à elle une manifestation nationale le 22 mars pour défendre, notamment, le statut des cheminots.
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