
Le temps s'est une fois de plus arrêté à Wall Street lundi . L'indice Dow Jones a connu une chute vertigineuse de 600 points en cinq minutes, de 15 h 05 à 15 h 10, et pour une « facture » totale en clôture de 1.175 points (-4,6 %). Le baromètre fétiche de Wall Street a été frappé en plein coeur. La liquidité s'est évaporée en quelques minutes face à une avalanche d'ordres de vente, déclenchés notamment par des programmes automatiques de couverture.
Compte tenu de leur poids dominant sur les marchés boursiers américains, les traders haute fréquence - automates de trading ultrarapides - sont régulièrement pointés du doigt pour leurs actions jugées manipulatrices ou prédatrices . Une controverse ancienne écartée par Doug Cifu, le patron de Virtu, une des principales firmes de THF. Il a déclaré sur CNBC que « le marché a réellement bien fonctionné dans cette baisse prononcée ». « Nous n'avons pas constaté d'erreurs humaines de trading ('fat finger') », et la chute s'explique par un « effet boule de neige » et une avalanche d'ordres autour de 15 heures. Sa société, cotée en Bourse, a négocié pas moins de 11 milliards d'actions lundi, et a vu son cours progresser de 0,1 %.
Rien appris du « flash crash »
Dave Lauer, un des spécialistes des « THF », a commenté sur Twitter que « la seule différence entre la chute de Wall Street de lundi et le flash crash du 6 mai 2010 est que cette fois aucune valeur n'a coté 1 cent ». En effet, il y a près de dix ans, un grand nombre de valeurs du Dow Jones avaient vu leur cours atteindre provisoirement des niveaux aberrants, ce qui ne s'est pas produit lundi.
Toutefois, « les régulateurs vont avoir bien du mal à démêler le vrai du faux étant donné que huit ans après le flash crash, ils ne disposent toujours pas de systèmes de données avec l'identité des intervenants ! Depuis, rien n'a d'ailleurs été fait pour éviter la résurgence de ce type de phénomène », critique le spécialiste. « Nous avons inventé des choses qui vont plus vite que le degré de compréhension des régulateurs », a jugé Joe Saluzzi, de la société Themis Trading, un des critiques du THF.
Mouvements grégaires
Les comportements moutonniers des intervenants et la concentration de leurs investissements sur quelques groupes ont pu accentuer la chute de Wall Street. En effet, les fonds alternatifs ont parfois tendance à concentrer leurs investissements sur une poignée d'actions et quand ils décident de vendre tous en même temps, la chute s'accélère.
Les rares gagnants dans une telle journée sont les fonds alternatifs spécialisés sur la volatilité ou la vente à découvert. Les premiers avaient gagné 5,3 % en 2017 d'après Hedge Fund Research (HFR). Les seconds ont perdu 9,7 % l'année passée du fait de la hausse généralisée des marchés boursiers. 2018 pourrait signer le retour sur le devant de la scène de ces « hedge funds » qui parient sur la chute des actions, comme Kynikos de James Chanos.
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