La Bourse de Paris s'enfonçait dans le rouge (-1,85%) vendredi à mi-séance, pénalisée par les annonces douanières de Donald Trump sur l'acier et l'aluminium et alors que les investisseurs préféraient se couvrir avant un week-end électoral chargé en Europe.
A 12H39 (11H39 GMT), l'indice CAC 40 cédait 97,17 points à 5.165,39 points, dans un volume d'échanges de 1,5 milliard d'euros. La veille, il avait fini en nette baisse de 1,09%.
Après avoir ouvert en baisse, la cote parisienne n'a cessé de creuser ses pertes au cours de la matinée, annulant quasiment son rebond des quinze derniers jours, intervenu après un fort décrochage début février.
Les investisseurs préféraient rester en retrait ce vendredi dans un "contexte de fébrilité" et alors que "les différentes places financières devraient vivre une journée agitée", a commenté dans une note Franklin Pichard, directeur général délégué de Kiplink Finance.
Alors que les marchés américains étaient à peine remis de leurs émotions après un discours interprété comme offensif, mardi, du nouveau président de la Fed Jerome Powell, ils "se sont rapidement dégradés suite aux déclarations du président américain Donald Trump annonçant qu'il désirait mettre en place et dès la semaine prochaine, l'imposition de droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium", a-t-il complété.
Ces déclarations, qui pourraient provoquer une guerre commerciale, en particulier avec la Chinee et l'Union européenne, n'étaient en effet pas de nature à rassurer des investisseurs déjà échaudés par la perspective d'un resserrement monétaire plus rapide que prévu aux Etats-Unis.
Toutefois, "la seconde intervention de M. Powell devant la commission bancaire du Sénat hier s'est voulue beaucoup plus rassurante", a estimé M. Pichard.
Par ailleurs, la défiance des marchés était accentuée par la perspective d'un week-end électoral dense en Europe avec, d'une part, les élections législatives italiennes et, d'autre part, le résultat du référendum interne des militants du parti social-démocrate allemand (SPD) qui se prononcent sur une alliance avec les démocrates-chrétiens (CDU/CSU) d'Angela Merkel.
Du côté des indicateurs, les prix à la production industrielle dans la zone euro ont augmenté de 0,4% en janvier par rapport à décembre tandis que les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 7% en février en Allemagne.
Aux Etats-Unis est également attendue la deuxième estimation du moral des ménages pour février publiée par l'Université du Michigan.
Par ailleurs, pressée par les Européens de présenter une vision réaliste de l'après Brexit, la Première ministre Theresa May plaidera vendredi pour un accord commercial sans précédent avec l'UE (Union européenne) mais devrait également reconnaître que le Royaume-Uni devra faire des sacrifices, selon des extraits d'un discours qu'elle doit prononcer à 13H30 GMT.
- Les titres liés à la sidérurgie souffrent -
Sur le front des valeurs, LafargeHolcim chutait de 6,27% à 44,82 euros après avoir annoncé vendredi une perte nette de 1,6 milliard de francs suisses (1,38 md EUR) en 2017, contre un bénéfice de 1,7 milliard un an plus tôt, plombé par des dépréciations d'actifs.
Plusieurs valeurs liées à la sidérurgie et à la métallurgie étaient à la peine dans le sillage des annonces de Donald Trump, qui devraient conduire à un renchérissement des tarifs de l'acier et de l'aluminium.
ArcelorMittal reculait ainsi de 4,60% à 26,44 euros, sans profiter de l'annonce commune avec son rival japonais Nippon Steel and Sumitomo Metal (NSSM) d'un accord pour acquérir ensemble le groupe indien Essar Steel, dans le cadre de la procédure de liquidation de l'entreprise.
Eramet s'enfonçait de 6,22% à 119,20 euros. Le nickel et le manganèse, dont il est producteur, entrent dans la composition de l'acier.
Le secteur de l'aéronautique, gros consommateur d'acier, souffrait également, à l'instar de Safran (-3,28% à 86,04 euros) ou encore d'Airbus (-3,01% à 94,18 euros).
Vallourec était à l'inverse un des rares titres à surnager (+1,03% à 4,61 euros) dans le sillage de ces annonces américaines, le fabricant de tubes sans soudure disposant d'une forte implantation aux Etats-Unis, qui devrait le prémunir davantage que ses concurrents d'une forte hausse des tarifs de l'acier et de l'aluminium.
Faurecia était lesté (-4,40% à 63,44 euros) par un abaissement de sa recommandation à "sous-performance" contre "conserver" auparavant par Jefferies.
Technicolor dévissait de 13,82% à 1,62 euros après l'annonce jeudi de la conclusion d'un accord pour vendre son activité de licences de brevets à la société américaine InterDigital, dont les dispositions ne convainquent pas les investisseurs.
Figeac Aéro se repliait de 2,25% à 16,52 euros, sans bénéficier de l'annonce jeudi du rachat du groupe familial Tofer, spécialisé dans les pièces mécaniques pour l'industrie pétrolière et dans l'usinage de pièces pour l'aéronautique.
Copyright © 2018 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "La Bourse de Paris lestée par les craintes d'une guerre commerciale"
Post a Comment