Seuls 40% des TGV, 25% des Intercités et 50% des TER circuleront demain. La mobilisation des cheminots prévue entre avril et juin risque également d'être importante. Un choix que dénoncent le gouvernement et le patron de la SNCF, Guillaume Pepy.
Certaines gares risquent de ressembler à des gares fantômes demain. La grève des cheminots de la SNCF contre la réforme du ferroviaire, prévue en même temps que celle des fonctionnaires, s'annonce en effet très suivie. Les premières prévisions de trafic, fournies ce matin par le patron de la SNCF Guillaume Pepy, et par la ministre des Transports Elisabeth Borne, prévoient la circulation de seulement 30% des trains d'Ile-de-France, 25% des Intercités, 50% des TER et 40% des TGV. Le mouvement débutera dès 19 heures ce mercredi et se poursuivra jusqu'à 8 heures du matin vendredi. «Il y aura des perturbations importantes à la SNCF, dans les autres secteurs, le trafic sera quasi normal», expliquait ce matin la ministre au micro de RMC. «On va tout faire pour accompagner nos voyageurs, on va fermer les sièges de l'entreprise en région et au plan national pour que le maximum possible de personnels soient aux côtés des voyageurs», a promis de son côté Guillaume Pepy sur RTL.
«On confirme qu'il y aura une mobilisation forte. On la sent monter depuis un moment. Même l'encadrement est très inquiet», confie au Figaro Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire. «Normalement, lorsqu'il y a une journée de mobilisation nationale, les cheminots font rouler les trains pour permettre aux manifestants de s'y rendre. Mais là, la mobilisation des cheminots est tellement forte qu'on ne pourra pas remplir cet objectif», ajoute-t-il.
Appel à la «désorganisation» en avril
Et les difficultés pour les usagers ne s'arrêteront pas à cette journée de jeudi. Les quatre syndicats maintiennent pour l'instant leur volonté de faire grève deux jours sur cinq, entre le 3 avril et le 28 juin, malgré les appels au dialogue lancés par le gouvernement. Ils prévoient de se réunir ce mercredi en début d'après-midi afin d'en finaliser les modalités. Une chose semble déjà claire: cette grève perlée s'annonce, elle aussi, très suivie. Selon un mail interne de la CGT-cheminots, dévoilé par Le Parisien, les agents sont appelés à mener une grève dure, dès les 3 et 4 avril. «Nous pouvons tenir trois mois (…) La désorganisation du travail devra se faire également sur les jours ouvrés, mais je ne vous en dis pas plus sur ce mail, je pense que vous avez compris où l'on veut en venir», aurait écrit un délégué CGT-cheminots. «Si jamais nous voyons que ces deux jours ne suffisent pas à désorganiser la production alors nous pourrons toujours durcir le ton», ajoute-t-il.
Ces déclarations ont été vivement condamnées ce matin par Guillaume Pepy. «Je n'ai encore jamais vu qu'on appelle à des actes qui consistent à désorganiser la production, en plus, sans vraiment dire quoi», a-t-il lancé. «Rien ne justifie que pendant 3 mois on prévoit une gêne permanente des usagers. Il faut que ceux qui ont donné ces instructions s'expliquent», ajoute-t-il. Même son de cloche du côté du gouvernement: «la grève est légitime, constitutionnelle. Mais si l'objectif est de perturber au maximum les voyageurs, désorganiser le service public, ça n'est pas ce qu'on peut attendre de l'action syndicale. Je ne peux pas croire que les cheminots adhèrent à ces méthodes», dénonce Elisabeth Borne. «La bonne démarche, c'est la négociation. Elle est en cours, elle se poursuit», rappelle la ministre des Transports.
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