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Air France : les préavis de grève maintenus

Des pilotes grévistes rassemblés mercredi 11 avril près du siège d’Air France à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).

Le mouvement de grève perlée qui affecte Air France</a> depuis maintenant deux mois risque de se prolonger</a> encore. Réunie mercredi 11 avril, à Roissy, l’intersyndicale, qui regroupe dix organisations représentant toutes les catégories de personnels, a rejeté d’un revers de main la proposition de la direction, adressée la veille par mail à tous les salariés, d’une hausse générale des salaires de 2 % (au lieu de 1 %). Un effort financier de 40 millions d’euros.

« Cette offre est hors sujet. La grève est maintenue », s’est écrié Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Les grévistes réclament, sans faiblir</a>, une augmentation générale de 6 %. Elle ne constituerait que « le simple rattrapage de l’inflation » après que les salaires ont été bloqués pendant six ans.

Par comparaison, l’intersyndicale pointe du doigt « la hausse de 29 % de la rémunération moyenne des membres du Comex (comité exécutif) entre 2012 et 2016 », qui serait passée, selon eux, de « 393 333 euros à 507 692 euros ». En réponse, Air France signale que « la rémunération moyenne des membres du Comex a baissé de plus de 10 % de 2016 à 2017 ». La direction estime qu’une augmentation générale de 6 % coûterait 240 millions par an – soit une bonne part des 590 millions d’euros de bénéfices réalisés par la compagnie en 2017.

« Une poignée de gravier »

Pourtant, les sept syndicats représentatifs d’Air France ont dit qu’ils se rendraient au rendez-vous</a> fixé, jeudi 12 avril, par la direction de la compagnie aérienne. Outre un coup de pouce pour les salaires dès 2018, Franck Terner, le directeur général, a proposé l’ouverture de négociations salariales pluriannuelles qui couvriraient la période 2019-2021. Elles pourraient déboucher</a>, selon lui, sur l’élaboration d’un « pacte de croissance » avec les salariés. Mais il n’est pas question d’une « suspension du conflit » comme le demandait la direction. « Cela n’aurait aucun sens de lever</a> la grève alors que les négociations n’ont pas commencé », a fait valoir</a> M. Evain. Pour l’heure, les préavis de grève déposés pour les 17, 18, 23 et 24 avril sont maintenus.

Les sept jours de grève ont « commencé à fissurer</a> le discours de fermeté de la direction », estime le président du SNPL Philippe Evain.

Après sept journées de grève, l’intersyndicale ne semble pas avoir</a> l’intention d’assouplir ses positions. Au contraire, ce premier lest lâché par la direction paraît l’avoir galvanisée. « Il faut continuer », a lancé le président du SNPL. Selon lui, les sept jours de grève ont « commencé à fissurer le discours de fermeté de la direction ». Les 2 % avancés par l’entreprise semblent ne satisfaire</a> aucun syndicat. « On verra ce qu’elle nous propose demain », pour l’instant, cela ne représente « pas grand-chose » à part « augmenter légèrement les 0,56 % qu’elle nous a royalement accordés cette année », a ironisé Grégoire Aplincourt, président du Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF).

« Le préalable à toute discussion, c’est 6 % d’augmentation de salaire », rappelle Karine Monsegu, l’une des porte-parole de la CGT</a>. Même fermeté pour Karim Taïbi, délégué FO, pour lequel il est « hors de question qu’on se couche pour 1 % (de plus). On ira chercher</a> nos 6 %, c’est un dû ». Sandrine Techer, secrétaire de section du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), fustige « la poignée de gravier que nous a jetée M. Terner et qui a été reçue comme telle ». « En nous offrant 1 % de plus à titre</a> d’avance sur 2019-2021, M. Terner nous propose d’hypothéquer l’avenir plutôt que de solder</a> le passé », a asséné M. Evain. Interrogé, mercredi sur Europe</a> 1, Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM, a jugé la proposition de la direction « forte et raisonnable ».

Davantage de vols annulés

Avant de se retrouver</a> jeudi, l’intersyndicale et la direction s’écharpent sur l’importance de la mobilisation des grévistes. A en croire</a> Air France, ils ne seraient plus que 9 % contre 22 % au début du conflit. « Magouilles », répondent les syndicats, qui accusent la direction d’incorporer notamment dans son chiffrage, Hop ! et Transavia, deux filiales d’Air France non concernées par le conflit. Selon eux, « la mobilisation et l’impact de la grève ne vont pas en faiblissant ». Ils en veulent pour preuve le nombre grandissant de vols annulés. Curieusement, alors qu’Air France revoit à la baisse le pourcentage de grévistes, elle a aussi abaissé son programme de vols notamment long-courriers. Mercredi, la compagnie prévoyait de n’assurer que 70 % de ses vols et seulement 60 % de ses destinations long-courriers. Selon les calculs de l’intersyndicale, « près de 59 % des vols sont impactés » par les grèves.

Lire aussi :   Air France : pourquoi le SNPL mise désormais sur l’unité syndicale

Paradoxalement, après la « main tendue » de la direction, les grévistes semblent sûrs de leur victoire prochaine. La direction « a un genou à terre », veut croire un délégué CGT</a>, qui ajoute : « nous comptons bien finir</a> le travail</a> ». Pour Mme Techer, la direction porterait la responsabilité d’un durcissement du conflit. Et de prévenir : « si cela se passe mal jeudi », elle n’exclut pas « d’ajouter des jours de grève ». De son côté, le président du SNPL ne veut pas insulter</a> l’avenir et souhaite donner</a> sa chance à la négociation. « Il n’est de l’intérêt de personne de mettre</a> le feu dans l’entreprise », tempère M. Evain.

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