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Grève chez Air France: le PDG Jean-Marc Janaillac met sa démission en jeu

Face à l'impasse des négociations avec les syndicats, le président d'Air France a annoncé ce vendredi qu'il allait consulter l'ensemble des salariés de la compagnie - à partir du 26 avril - sur ses propositions salariales. Il a remis en jeu son poste en cas de vote négatif.

Coup de tonnerre chez Air France, en proie à une grave crise sociale. Le président d'Air France, Jean-Marc Janaillac, a annoncé ce vendredi qu'il allait consulter les salariés de la compagnie - à partir du 26 avril - sur ses propositions salariales, rejetées par les syndicats, pour sortir d'un conflit qui s'enlise après neuf jours de grève.

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«Je tirerai bien entendu toutes les conséquences du résultat de cette consultation»

Jean-Marc Janaillac (président d'Air France)

Il a conditionné son avenir à la tête d'Air France à l'approbation de cette consultation par les salariés. «Si le résultat est négatif, je ne vois pas comment je pourrais rester à la tête d'Air France», a indiqué Jean-Marc Janaillac lors d'une conférence de presse. Avant d'ajouter: «Mon avenir personnel n'est rien au regard de l'immense enjeu qu'est l'avenir d'Air France».

Consultation par vote électronique à partir du 26 avril

Lors de cette conférence de presse, Jean-Marc Janaillac - également PDG de la maison mère Air France-KLM - a précisé que cette consultation, qui n'a pas de valeur légale, se déroulera par vote électronique du 26 avril à début mai. Pour rappel, la direction a proposé le 16 avril un accord pluriannuel s'engageant pour des augmentations générales de salaire de 7% sur 4 ans, s'ajoutant aux augmentations individuelles. Cette offre, qui va donc être soumise aux salariés, a été rejetée par les syndicats représentatifs.

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Dans un message aux salariés consulté par l'AFP, Jean-Marc Janaillac estime, face un «conflit (qui) nous divise, nous affaiblit et nous met en danger», que ce projet d'accord est «seul capable d'assurer un projet d'avenir pour Air France». «Je ne peux accepter le gâchis en cours alors même qu'une très large majorité des salariés est non gréviste», a-t-il en outre estimé dans un communiqué.

Après déjà neuf jours de grève pour les salaires, le conflit a déjà coûté plus de 220 millions d'euros, selon la compagnie. À 14h40, le titre Air France-KLM cédait 4,47% à 8,07 euros, accusant ainsi la plus forte baisse de l'indice SBF 120 (+0,14%) à la suite de ces déclarations.

Intensification de la mobilisation

La veille, l'intersyndicale de la compagnie aérienne avait appelé les salariés à intensifier la mobilisation pour appuyer ses revendications. «Notre action commence à porter ses fruits, il faut persévérer», écrivait-elle dans un tract aux salariés. «La mobilisation doit donc encore s'accentuer». Dans le même temps, elle a annoncé de nouvelles journées de grève «début mai», sans pour autant préciser une quelconque échéance.

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Air France avait déploré l'appel à la poursuite du mouvement, d'autant plus que cette annonce intervenait alors que la direction avait proposé un accord lundi, soumis à signature jusqu'à midi, ce vendredi. Pour rappel, cet accord prévoit une augmentation des salaires de 2% immédiatement, puis une hausse de 5% sur la période 2019-2021. «Avec cet accord, les salaires seraient augmentés, en moyenne sur la période, de 12,5% (comprenant une augmentation générale de 7% pour toutes les catégories de personnel et les augmentations individuelles/glissement vieillissement technicité)», précisait la compagnie dans un communiqué.

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Les partenaires sociaux, eux, se montrent inflexibles. L'accord «n'obtiendra pas l'adhésion» d'une majorité de syndicats, ont-ils prévenu. L'intersyndicale dénonçait une «manœuvre de la direction, qui cherche à amputer les augmentations des futures années en faisant croire à un rattrapage des six dernières années de blocage». «Ils se moquent de nous [avec des mesures qui] verrouilleront les NAO [négociations annuelles obligatoires]», avait dit à l'AFP Grégoire Aplincourt, président du Spaf, deuxième syndicat de pilotes. «On ne s'est pas battus jusque-là [pour ça]».

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