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Guillaume Pepy : « Il n'y aura pas de grève des trains cet été »

Le président-directeur général de la SNCF, Guillaume Pepy, était l'invité, dimanche, du « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro ».

Inaugurant le nouveau studio du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro», debout derrière un pupitre, le président-directeur général de la SNCF, Guillaume Pepy, a voulu rassurer les usagers, déjà saturés par neuf jours d'une grève programmée pour durer au moins jusqu'à la fin du mois de juin.

Guillaume Pepy n'envisage pas que le mouvement puisse se prolonger pendant les vacances estivales. L'intersyndicale CGT, Unsa, SUD-rail et CFDT doit se réunir en milieu de semaine pour en discuter. «Il n'y aura pas de grève cet été car les cheminots ne sont pas des gens irresponsables, s'est-il engagé. Je les connais depuis dix ans, je suis certain qu'ils sont légitimistes et qu'ils accepteront le vote du Parlement.» Après quatre jours de débats, la réforme ferroviaire a été très largement adoptée cette semaine en première lecture par les députés et doit passer en séance devant le Sénat à partir du 29 mai. Le PDG de la SNCF a rappelé que le taux de grévistes, y compris chez les conducteurs très mobilisés, était inférieur au début de la grève commencée le 3 avril dernier.

Balayant les critiques sur le manque de concertation et de dialogue social, Guillaume Pepy assure que «les ponts ne sont pas rompus» et attribue le blocage actuel au fait que «certains syndicats refusent le principe même de la concurrence».

Jours de grève non payés

«On ne va pas se mentir: nous sommes dans une période de tension. Ma conviction est qu'il faut construire des nouveaux terrains d'accords avec les organisations syndicales. On va commencer demain.» Parmi les propositions de la direction de la SNCF: des salaires plus attractifs pour les nouveaux recrutés qui ne bénéficieront plus du statut de cheminot à partir du 1er janvier 2020, des possibilités d'évolution au mérite ou des efforts de formations renforcés pour s'adapter à la digitalisation de l'entreprise et ses autres évolutions. En revanche, et contrairement à ce qui a pu arriver dans le passé, le patron de la SNCF assure que le paiement des jours de grève ou leur transformation en jour de repos ne fera pas partie de la négociation «Aucun jour de grève ne sera payé», promet-il.

«Nous sommes dans une période de tension. Ma conviction est qu'il faut construire des nouveaux terrains d'accords avec les organisations syndicales. On va commencer demain»

Guillaume Pepy

Chaque jour de grève coûte une vingtaine de millions d'euros à l'entreprise, soit «trois autorails neufs que nous n'achetons pas», précise-t-il. Le coût global pour la SNCF dépendra donc du nombre de jours de grève.

Serait-il prêt, à l'instar du PDG d'Air France, Jean-Marc Janaillac, à organiser une consultation des cheminots sur la réforme en cours et à mettre son poste en jeu en fonction du résultat? «La situation est différente. Ce qui se joue, c'est l'avenir d'un service public. Et cela n'appartient pas aux salariés de la SNCF mais aux Français. C'est au Parlement qui les représente de trancher», a expliqué Guillaume Pepy.

D'ici à 2020, la société continuera à recruter, avec le statut actuel de cheminot, car «nous sommes en croissance», a-t-il rappelé. Pour 2018, il chiffre à environ 5 000 les embauches nécessaires, alors que le nombre de départs à la retraite devrait s'élever à 7 000.

Emmanuel Macron a précisé dimanche dernier que l'État français reprendrait progressivement une part de la dette de l'entreprise en janvier 2020, une fois la SNCF réformée

Beaucoup de points restent sans réponse. Emmanuel Macron a précisé dimanche dernier que l'État français reprendrait progressivement une part de la dette de l'entreprise en janvier 2020, une fois la SNCF réformée. «La reprise de la dette doit être suffisamment importante pour que SNCF Réseau puisse investir sans s'endetter» a expliqué Guillaume Pepy, refusant de donner le montant qu'il estime nécessaire pour cela. Le produit de la vente de 135 immeubles et 4 000 logements annoncée cette semaine sera intégralement consacré au financement d'investissements et non au désendettement. Ce produit sera «très supérieur à un milliard d'euros», a-t-il indiqué.

Autre question en suspens: quid des cheminots qui refuseront de passer chez l'opérateur ferroviaire qui aura remporté l'appel d'offres dans le cadre de l'ouverture à la concurrence des TER? «Il y a énormément de grains à moudre pendant le mois de mai», a concédé Guillaume Pepy. Les usagers doivent s'armer de patience.

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