Chez Air France, mercredi 11 avril, c’est le 7e jour de grève en deux mois. Mais la direction fait un geste. Alors que le conflit s’enlise, le directeur général d'Air France, Franck Terner a proposé hier soir "une main tendue" aux organisations syndicales.
Les syndicats demandent 6% de hausse des salaires. La direction de la compagnie leur propose d’étaler l’augmentation sur trois ans. Avec dès 2018, une hausse de 2% des rémunérations qui pourrait être négociée au lieu du 1% offert au départ. La condition préalable étant de mettre fin à la grève, mais aussi de se mettre autour de la table dès jeudi. C’est une concession alors les dernières réunions entre syndicats et la direction ont tourné court
Si on en croit les premières réactions du côté des pilotes, c’est pas gagné. L’accueil a été très froid. Pour Philippe Evain, par exemple, le leader du SNPL, le syndicat majoritaire chez les pilotes, la proposition "n'a ni queue ni tête". Pour lui, la direction propose de lever le conflit sans rien obtenir de concret en échange. Mais, on va voir ce matin, l’intersyndicale, composée de 11 centrales qui représentent aussi bien les pilotes que les navigants ou les personnels au sol, va tenir une conférence de presse pour donner sa position officielle sur cette offre.
Jusqu'à présent, les syndicats sont restés très déterminés sur leur demande d'une hausse générale des salaires de 6%. Que vont-ils faire ? car même si elle fait un geste, la direction n’accède pas à leur revendication à proprement parler
elle propose 1% d’augmentation générale, en plus des 1% qu’elle avait déjà avancés et des 1, 4 % d’augmentations individuelles et de l’intéressement versé
surtout la direction conditionne cette main tendue, à la tenue d’une négociation pour les salaire sur trois ans, ce qui veut dire trouver un accord. Accord qui dit probablement contreparties. La direction insiste beaucoup, par exemple, sur sa volonté de garder "la trajectoire de croissance d’Air France".
Est-ce que ca veut dire qu’elle va demander en échange des mesures de productivité, plus de flexibilité aux personnels ? Est-ce que les syndicats ont les moyens de tenir une position très dure ? C’est la question, parce que même si le mouvement de grève continue – journées de débrayages sont prévues, en avril – Il y a des signes d'essoufflement chez les personnels de cabine et les personnels au sol. Selon la direction, le nombre grèvistes est tombé de 22 % au début du conflit, en février, à moins de 9 % le 10 avril. Cette grève a un coût estimé à 170 millions d’euros. Quand on voit qu’Air France a dégagé un bénéfice d’exploitation de 590 millions d’euros en 2017, certains salariés commencent à se dire que ce serait dommage qu’une partie de cette somme soit engloutie dans ce mouvement social. La reprise des négociations pourrait donc être une porte de sortie honorable pour tout le monde
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